Il est vrai qu'avec Guy Ritchie à la réalisation, tout le monde appréhendait un Sherlock Holmes des plus convenus, au montage décalé et à l'univers déjanté. Verdict : une réussite ! Le réalisateur britannique a pris quelques libertés avec le personnage de Sir Arthur Conan Doyle mais a conservé l'essentiel : un sens aigu de la logique, que ce soit pour démanteler un mystère ou pour déterminer les points stratégiques lors d'un combat à mains nues, un amourachement à son fidèle acolyte et une audace des plus aventurières.
Ainsi, on découvre un Sherlock hirsute et railleur mais toujours distingué, combattant aguerri et maitre du déguisement, ici pourtant extrêmement fragile et aussi peu délicat avec la gente féminine. Robert Downey Jr. campe avec brio l'attachant énergumène tandis que Jude Law a du mal à s'imposer en Watson, un peu trop en retrait malgré sa romance bienvenue avec une gouvernante empreinte à une fausse-bourgeoisie. L'intrigue quant à elle n'est pas la meilleure accordée au détective, mêlant complots et magie noire ; elle est sympathique mais pas très exaltante hélas.
Heureusement, la réalisation typée et rythmée de Guy Ritchie vient rendre le métrage hypnotisant à grands coups d'excellents combats, de dialogues truculents, d'un humour dévastateur et de scènes d'action aussi hollywoodiennes que passionnantes. Bien que le film regorge d'allusions à des péripéties passées, on pourrait voir en ce Sherlock Holmes des années 2000 une sorte de reboot pour une prochaine franchise, dans la même veine de ce que Casino Royale était pour James Bond, laissant présager le meilleur pour la suite des aventures de notre détective favori...