Mieux fringué et plus amusant, le Sherlock de Ritchie joue au chien de basse-cour, il réhabilite ses déviances et délaisse l'attitude, parfois ringarde, du gentleman qui avait fait les joies des adaptations depuis plus de cinquante ans et qui, dans mon cas, ne m'avait pas permis d'apprécier plus que cela ce personnage de détective.
Le film est inerte par moment, il n'est pas toujours subtil quand vient l'action et cette manie de vouloir sublimer l'image de Sherlock Holmes est un peu trop voyante. Lorsqu'il s'agit d'étaler ses découvertes dans l'enquête qu'il mène, c'est une chose qui lui est évidemment propre, mais ça avait l'allure d'un gros crâneur. Il ne manquait plus qu'il fasse des poses de winner devant la caméra en lançant un sourire freedent.
Autrement, tout est bien réparti d'un bout à l'autre de cette histoire de magie noire, les bourdes de la mise en scène ne sautent pas aux yeux, du moins ils n'entachent pas le spectacle, le duo Law/Downey Jr est clinquant... Et bordel, on sort enfin de ce cycle infernal dans lequel on montrait un Sherlock Holmes pour papys et mamies qui ne faisait qu'utiliser ses neurones. Ritchie, même si ce n'est pas un réal que je porte dans mon coeur, a eu l'idée simple de combiner la fine intelligence du personnage et le bourrer de testostérones ; mais comme je l'ai dit dans le précédent paragraphe, sa rationalité est poussée à l'excès. On ne passe pas loin de l'écoeurement.
Je ne vais pas chouiner sur les ralentis. On en voit que dans deux pauvres scènes qui durent à peine une demi-minute chacune. Je vais plutôt atteler mon esprit à se souvenir de la jolie reconstitution de l'ère victorienne saupoudrée par des musiques entraînantes et s'imprégnant du ton. Avec davantage d'aboutissement dans le fond, et des méthodes holmésiennes mieux façonnées, ça aurait pu avoir plus de gueule.
Un divertissement honnête.
Par contre, j'sais pas si les vieux fans et leur dentier ont tenu le choc.
Entre les grosses explosions et les combats de catcheurs...