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Comme pas mal de monde, j'ai bavé en voyant toutes ces images des personnages de Sherlock en costume d'époque. Faire un épisode pour rendre hommage à l'oeuvre d'origine en guise de cadeau de fêtes de fin d'année, mine de rien, ça avait de la gueule, et une fois de plus, comme pas mal de monde, j'en attendais pas mal, après une saison 3 qui traînait la patte mais qui s'est terminé avec un épisode génialissime. Après l'avoir vu, je me suis rendue compte que j'ai bien fait de ne pas fêter le Nouvel An. Deux gueules de bois à encaisser avant la rentrée, ça aurait vraiment été trop dur.


A première vue, l'épisode est classique, avec une affaire dans le domaine de prédilection de Holmes, si improbable qu'il faudra bien un génie comme Sherlock pour ramener tout ça sur le plan du rationnel. Les petites piques méta adressées à Watson (il écrit dans des journaux ses aventures avec Sherlock), qui ne sont pas sans rappeler les réflexions qu'on adresse à Steven Moffat, sont bien drôles. Et puis...


En fait, en 5 lignes, on arrive au cœur du problème de l'épisode : le méta. Au bout du compte, j'ai plus eu l'impression d'avoir vu et entendu Steven Moffat et Mark Gatiss que Sherlock Holmes et John Watson.


Ce n'est pas un secret, les deux scénaristes de Sherlock ont été souvent taxés de sexisme et il est vrai que, si on s'attarde un peu sur les personnages féminins, ce n'est vraiment pas la joie. Pour les fêtes, ils se sont dits que c'était l'occasion ou jamais de régler leurs comptes, en faisant de la question du féminisme un point essentiel de l'intrigue. Au début, ils l'ont joué auto-dérision (quand Mrs Hudson dit qu'elle en a assez d'être un simple plot device). Puis ils en remettent des couches, encore et encore, jusqu'au final, complètement hallucinant (coucou les suffragettes, enfin je devrais dire « la ligue des furies », habillées par le KKK!)


Si à côté de ça, l'épisode était bon, j'aurais juste été agacée. Mais ce n'est pas le cas. Parce que si Moffat et Gatiss frappent d'une main, de l'autre, ils appâtent les fanboys, même si cela donne lieu à une intrigue complètement confuse. Pour ça, on va introduire le personnage Tumblr* par excellence : Moriarty. Et comme il n'a pas grand chose à faire avec ce qui nous intéresse et ce qui devrait, a priori, intéresser les personnages principaux, eh bien on va faire un lien avec l'univers du XXIe épisode. Pourquoi ? Peu importe que ça ne fasse pas sens, de toute façon, les gens ne pourront qu'apprécier. Au final, on a l'impression de voir un gosse enfoncer un carré dans un rond.


La déception est totale, et ça me rend folle de voir un tel potentiel gâché juste parce les scénaristes se sont amusés à jouer avec leur fanbase soit en trollant, soit en attisant leurs instincts de fans. C'est à ça que Sherlock doit ressembler, maintenant ? Un épisode de connards fait par-dessus la jambe, mais hé, rien n'est perdu parce qu'on a réussi à incruster Moriarty ? Franchement, il y a des fanfictions bien mieux écrites que ce special.


*personnage Tumblr :


personnage comme un autre, à la seule différence qu'il a attiré une certaine sympathie des fans. Il est donc condamné à une existence où on usera et abusera de lui avec la certitude que grâce à son charisme et/ou sa fanbase, la médiocrité des œuvres dans lesquelles il figure sautera beaucoup moins aux yeux. Ils sont, de ce fait, généralement utilisés dans des plot twists foireux. Exemples : Moriarty ou Loki.

Nolwenn-Allison
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le 3 janv. 2016

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