Très surpris, y'a vraiment "un truc" qui se dégage de ce retour de Godzilla à son archipel natal, en dépit de son caractère fauché par rapport aux standards hollywoodiens ... pour le meilleur peut-être finalement.
Alors y'a des trucs qui font un peu pitié quand même, surtout présents au début heureusement, notamment dans la réaction des autorités et pseudo-experts, aux comportements, propos et prises de décision qui n'ont aucun sens ; le malaise pointe : on sent que le film cherche à dresser une critique (ou au moins une caricature) un peu acerbe des politiques, scientifiques ou experts présumés, mais c'est tellement à côté de la plaque à chaque fois que, bah, c'est la tentative de propos (et d'humour ? ...) qui prend l'eau surtout, et sur fond de ridicule gênant.
Mais bon, sur cette ouverture pas complètement satisfaisante et pour le moins maladroite de fait, se construisent des éléments intrigants : qu'est-il ? que fait-il là ? jusqu'où va-t-il aller ? que peut-on y faire ? Le crescendo que cela implique est plutôt bien mené, et la vague de destruction qui s'en suit finalement étrangement anxiogène.
Faut dire aussi que l'ambiance et le traitement contrastent très fortement avec le modèle du blockbusters américain : ici pas vraiment de héros identifié, et encore moins qui va aller combattre héroïquement au contact : la majorité du film se passe entre salles de réunion et cellules de crises, à voir les responsables chercher des solutions, se dépatouiller avec les possibilités législatives, organiser diverses actions ; et à devoir composer aussi avec un impérialisme américain rapidement envahissant, là aussi originalité forte du film comparé à nos standards occidentaux !
Et puis le film surprend par des passages réellement impressionnants visuellement, notamment ce qui arrive "suite aux frappes" pour ceux qui savent ... y'a de vraies fulgurances je trouve, pas vraiment sur l'aspect technique, mais sur l'aspect esthétique, ou en tout cas les "sensations visuelles" j'ai envie de dire.
Y'a une étrangeté qui se dégage au final de ce film et une certaine réussite de ton et d'évocation que je ne m'attendais pas à trouver dans ce qui de loin ressemblait à un truc oscillant entre série B et série Z ; bon, ce qui le définit aussi par certains aspects il faut le reconnaître 🙈 ... mais il a su me toucher (voire me marquer) par d'autres.