Ecrivain en manque d'inspiration, Jack Torrance accepte de devenir le gardien de l'hôtel Overlook durant l'hiver. Ce qui implique de passer plusieurs mois, isolé avec sa femme et son jeune fils, dans un endroit enneigé et reculé de la civilisation. Entre ceci, le passé sinistre de l'endroit, et les étranges pouvoirs de son fils, Jack va peu à peu perdre la raison... Grand touche-à-tout, Stanley Kubrick s'attèle cette fois au cinéma d'horreur, et pond avec "The Shining" un film qui non seulement fera date dans le genre, mais qui deviendra l'un des monuments de la pop culture américaine des années 80. Musique dérangeante omniprésente, cadrages et traveling méticuleux (le film fut l'un des premiers à utiliser la steadicam), décors sélectionnés avec soins, montage oppressant : l'ensemble est très vitre très inquiétant, sans recourir à des effets de bas-étage comme le jumpscare. Et ce succès est bien évidemment dû en partie à Jack Nicholson, génial en américain moyen qui laisse deviner des cicatrices (alcoolisme, violence, échec professionnel) et qui pète complètement les plombs en se laissant consumer par cet environnement malsain. A noter que pour livrer sa prestation délirante, l'acteur a parfois été contraint de tourner plusieurs dizaines de fois la même prise ! Sans compter un scénario intéressant, qui laisse la porte ouverte sur les interprétations quant aux phénomènes fantastiques de l'hôtel (la fin notamment, assez célèbre). "The Shining" fait donc partie des immanquables de Kubrick, et demeure un must pour les amateurs de cinéma d'horreur.