Zhang Yang n'est pas le réalisateur chinois le plus connu.
Mais dans le palmarès de films asiatiques, Shower figure nécessairement en bonne place.
Au-delà de l'histoire refraichissante qui donne un formidable élan au coeur, il permet subtilement d'ausculter la société chinoise.
Il propose un mise en situation du dilemme que vit la Chine dans la fin du XXème siècle (et le début du suivant). Elle est partagée entre 2 tendances :
- la quête de la modernité et le capitalisme galopant,
- la tradition millénaire et un socle de valeur qui respire le savoir-vivre asiatique.
Nombre de films chinois abordent cette thématique notamment sous les caméras de :
- Jiǎ Zhāng-Kē : Still life, 24 city... et bien d'autres ;
- Wang Xiao-Shuai : So long, my son ou Beijing Bicycle.
La spécificité de Shower est de mettre la thématique au second plan.
Pour mieux la filmer et la valoriser :
- les situations douteuses et/ou les conversations désemparées des protagonistes qui essaient de se débrouiller dans les travers du capitalisme,
- les dernières minutes du film qui mettent en scène la destruction imposée d'un quartier, qui broie autant les maisons familiales, la convivialité locale et les individus eux-mêmes.
Bref un film aussi divertissant qu'éclairant sur la société chinoise.