Showgirls par Nicolas Montagne

Après un film aussi sulfureux que Basic Instinct, Verhoeven poursuivait une route a priori toute tracée avec Showgirls, l'histoire de cette jeune fille qui fait tout pour réussir dans l'industrie du show-business de Las Vegas. Sauf que cette fois, le public aussi bien que la critique ne suivent pas du tout. Verhoeven subit constamment les railleries du monde cinéphilique (jusqu'à une citation de Scream 2: "Quel est ton film d'horreur préféré"-"Showgirls!"), taxé de facilité et de superficialité.

Pourtant, il est temps de voir à quel point Showgirls a été sous-estimé. Il est vrai que le côté sexuel de Basic Instinct est bien gommé, ne laissant que quelques scènes plus ou moins chaudes, il est vrai que le suspense n'est pas au rendez-vous, mais il est tout de même frustrant de voir qu'un metteur en scène qui a connu le succès avec un genre ne peut subitement plus s'en détourner pour contenter les admirateurs...Verhoeven a choisi de s'exprimer librement pour nous livrer cette satire du monde de la nuit, dans lequel les femmes et les hommes sont prêts à tout pour réussir.

La mise en scène est clinquante, donnant dans le trop-plein de paillettes et de projecteurs. Le réalisateur fait tout pour montrer à quel point ce monde est un monde d'artifice, sans âme, ressemblant justement à ses personnages. Les filles sont outrancières, de véritables pouff parfois, ce qui ne fait que renforcer leur superficialité, mais en aucun celle du film, qui a une véritable identité. Totalement à part dans l'oeuvre de Verhoven, Showgirls est un film qui étonne à chaque vision, avec notamment une distribution maîtrisée (notamment un Kyle Mac Lachlan antithétique et antipathique au possible).