Shutter Island m'a stupéfait. De bout en bout, et jusqu'au twist final.
Tout d'abord stupéfait par cette chiassitude cinématographique (le terme est mûrement réfléchi). Les couleurs sont à gerber, les effets spéciaux lamentables, les plans désuets, le montage brouillon, les longueurs soporifiques et inutiles... et quand bien même il s'agirait d'un hommage très appuyé à une époque où l'on colorisait encore les films au pinceau, mélanger L'Île du Dr Moreau, Vol au dessus d'un nid de coucou, et le Magicien d'Oz ne semble pas a priori (et a posteriori donc) une recette raisonnable. A tout point de vue.
A la chiassitude visuelle se joint l'indignation sonore. Shutter Island est probablement destiné à vous dégoûter de la musique classique à vie. Pesante, totalement hors sujet la plupart du temps et mixée comme dans une boîte de nuit. Chaque expression de Caprio filmée en gros plan est d'ailleurs accompagnée d'une ponctuation musicale insistante, limite comique. Parfois il s'agit juste d'une touche de piano, façon film expérimental finlandais. Priceless.
A la forme se joint le fond. L'histoire de Shutter Island est un modèle de film dont on comprend la fin au bout de 30 minutes sur 2 heures. Les situations sont tellement grotesques qu'on ne peut qu'imaginer une telle issue. Une véritable supercherie en somme.