« Si je pouvais simplement hiberner » ne peut être peut aborder simplement… il ne peut se résumer en quelques lignes vu les nombreux thèmes qui y sont abordés. Mais ce n’est pas un défaut comme parfois cela peut l’être dans certains films. En effet, en tant que spectateur notre attention est accaparée sur le fait qu’il y est décrit un moment de vie dans un pays qui nous est presque inconnu et qui pourtant suscite de nombreuses images d’aventure, de grands espaces et de liberté : la Mongolie. En chacun de nous résonnent les noms fantasmagoriques de Marco Polo et Gengis khan … Mais, ici, il est question de la vie quotidienne dans la périphérie pauvre de la capitale mongole, Uhlan Bator. Et cette problématique nous est totalement inconnue d’où cet intérêt vis à vis du tableau brossé de cette société mongole en voie de modernisation. Pas de grands espaces, pas de chevaux en liberté, pas de Ger (yourte) aux couleurs vives. Tout se déroule dans une banlieue sans âme faite de bric et de broc et ou la pauvreté côtoie la misère. La neige, le gel deviennent des adversaires sans état d’âme auxquels on doit faire face ! Les grattes ciels de la ville moderne, les buildings aux appartements chauffés contrastent avec l’hôpital public décrépi et des médicaments onéreux. Les services sociaux bureaucratiques contrastent avec les difficultés réelles vécues par une population déracinée. Les contrastes émaillent sans cesse le film. Contrastes entre tradition et modernité, entre riches et pauvres, entre solidarité et individualisme… « Si je pouvais simplement hiberner » est un témoignage de la confrontation entre une société ancestrale rurale et une société moderne urbaine en devenir qui s’accompagne de son lot d’inégalités et de souffrances. La réalisation reste sobre : pas de lumière éclatante, des effets de brume, des dialogues réalistes, sans emphase… C’est une fresque sociétale, un témoignage, pas une « aventure » ! Une fois le film achevé, on s’apprend à apprécier son lieu de vie, sans avoir à chercher du charbon afin de lutter contre le froid mordant…