Il y a une dynamique push-pull constante ici, à la fois au sein d'Ulzii et dans l'environnement plus large. La dichotomie de la vie quotidienne est souvent rendue en une seule image : chez la tante d'Ulzii on voit comment soigner l’infection buccale de son fils selon les méthodes traditionnelles: avec une bride de cheval et l'orteil d'Ulzii, mais cela se passe dans les limites luxueuses du gratte-ciel dans lequel elle vit maintenant ;
Les baskets nike neuves d'Ulzii (payées grâce à un été de travaux) brillent dans la faible lumière de sa yourte.
Dans le centre-ville étincelant, des manifestants bien habillés défilent contre la pollution atmosphérique oppressante qui recouvre le paysage. Pourtant de façon évidente tout au cours du film, c’est la pauvreté généralisée qui constitue la plus grande menace pour la vie.
La bande son combine les sons: du chant de gorge avec le hiphop, le beatbox et, parfois, des cordes plaintives de style country, suggérant une sorte de crise d'identité. En effet, tout comme Ulzii, la Mongolie est un pays qui peine à trouver sa place dans un monde en mutation. Ce n’est certes pas le meilleur film que vous verrez, mais il est sensible – voire émouvant.
Le titre c’est une remarque du jeune frère de Ulzii, qui a tellement froid dans la yourte familiale, qu’il rêve d’être un ours, et de passer l’hiver comme lui en dormant: “si seulement je pouvais hiberner”