"You are not a wolf, and this is a land of wolves now..."

Après l'excellent Prisoners, Denis Villeneuve renouvelle sa association avec la grande photographie de Roger Deakins pour Sicario, thriller de toutes les frontières à l'intensité folle, à la brutalité insidieuse, et à la maîtrise profondément tragique. Dès la scène d'ouverture aride et ultra-violente, Villeneuve met d'emblée le spectateur sous-tension pour ne plus jamais lâcher la pression, enterré dans les doutes et l'inconnu qui noie constamment le personnage de la fantastique Emily Blunt. La complexité apparente d'un intrigue simple nous étouffe, effrayante de suggestions et de fatales expectatives, un moteur constant qui pompe la veine policière du film et le transforme en véritable film d'horreur, fort du mystérieux sicaire Del Toro, des corps éventrés pendus tels des spectres banalisés, et de cette ambiance oppressante que Johan Johansson électrifie. Et alors que la vérité s'installe, un plan magistral, où les flics plongent en contre-jour dans les ténèbres de l'horizon, impose définitivement Sicario comme un grand morceau de pur cinéma qui nous prend à la gorge et nous enfonce dans l'infernal surnaturel de notre monde perdu.


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le 23 oct. 2015

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MaximeMichaut

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