Apocalypse Ñow
Ce qui fait de Denis Villeneuve, depuis maintenant quelques années, une véritable valeur sure du cinéma nord-américain, c’est qu’il est tout sauf un pur produit hollywoodien. Prisoners n’était pas...
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le 10 oct. 2015
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Quand je publie une critique j'essaie de la faire avec un maximum d'objectivité, avec le plus de connaissances sur le sujet en question qu'il m'est permis, et mets un cœur à côté d'une note basse pour signifier qu'un film techniquement médiocre mérite de l'attention pour une raison ou une autre. Mais là Villeneuve se surpasse dans la complaisance et le film au scénario conventionnel, sous couvert de beaux plans. D'un autre côté, quand un film est sélectionné à Cannes, il vaut mieux se méfier.
Dès le début on remplit les quota et on fait plaisir au féminisme le plus pervertie : il s'agit d'une héroïne et son super pote le black. Un coup de Benicio del Toro pour le côté latino et le compte est bon. Celui-ci fait son numéro habituel de Brad Pitt mexicain. Emily Blunt a apparemment était priée de surjouer, à l'image de Jake Gyllenhall dans Prisoners, et passe son temps à jeter des cigarettes et avoir l'air apeuré. Elle réagit comme une nana dans n'importe qu'elle film d'action américain de base. So much for feminism. Son pote black est insignifiant et Josh Brolin fait le boulot en interprétant un classique baroudeur de la C.I.A. , c'est à dire mi-truqueur, mi-sympa au fond.
Tout cela pourrait passer mais cela continue tout le film. En effet le reste de la direction d'acteurs est l'image de celle appliquée aux stars. Le rythme est inexistant pour la raison simple que la préoccupation majeure est ici d'enchainer les beaux plans pour ensuite les coller les uns aux autres. Et il y en a, il faut bien l'admettre. Ils magnifient la violence et les commandos. A tel point que certains pourront même y voir œuvre de propagande pour la fameuse guerre anti-drogue, instiguée par Bush :" Voici notre message aux cartels de la drogue, les règles ont changés. Nous apporterons notre aide à tous les gouvernements qui la demanderont. Quand cette aide sera requise, et pour la première fois, nous mettrons à dispositions les ressources appropriées des forces américaines". Avoir lu cette citation vous dispense d'aller voir le film car elle résume son propos. D'ailleurs on nous en parle rapidement, pour nous dire que c'était mieux avant ! Et faire semblant de dénoncer une chose que tout le monde connaît, grâce aux divers documentaires et articles parus sur le sujet, dans les media ou sur la toile.
Le montage est aussi d'un pathétique avancé. Pendant les trois quarts du film, nous voyons une famille qui semble déconnecter du fil de l'histoire, pour ensuite l'incorporer et ainsi s'assurer de notre identification à ce père de famille qui fait la mule pour les cartels. Sauf que la répétition de plans où l'on voit une famille lambda manger des œufs et boire du café est saoulante car sans intérêt. On se demande pourquoi on devrait les aimer ou les plaindre. Tenter de refaire Traffic sans s'appeler Soderbergh c'est difficile, M. Villeneuve. De plus, enlever la partie socio-politique contenue dans ce dernier pour tourner dans un style pseudo-réaliste à la Zero Dark Thirty, finit de dégoûter votre serviteur.
Pour conclure, à part pour la parti pris esthétique, Villeneuve aurait du tourner un documentaire. Le scénario aurait été meilleur. Cela aurait été plus intéressant et moins cher également.
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le 23 oct. 2015
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