Apocalypse Ñow
Ce qui fait de Denis Villeneuve, depuis maintenant quelques années, une véritable valeur sure du cinéma nord-américain, c’est qu’il est tout sauf un pur produit hollywoodien. Prisoners n’était pas...
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le 10 oct. 2015
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Denis Villeneuve ! De tous les réalisateurs dont le nom revient souvent comme étant l'un des meilleurs de ses 2 dernières années, son nom revient souvent, comme Neill Blomkamp. Je n'ai pas vu son Ennemy ni son Prisoners (je sais j'ai du ciné à rattraper). Sicario fait parti de ces films que je n'attendais pas de pied ferme et que j'ai découvert très peu de temps avant la sortie officielle. Etant donné que j'ai été surpris des notes, du succès critique et du faite qu'il a eu le prix du jury, j'ai décidé de le voir et au final... ce film est vraiment une claque. Un film qui est à nous refroidir dans tous les sens du terme. Mais que bizarrement, quelqu'un dans ma salle de cinéma qui a fait une réflexion un peu à double tranchant. Mais j'y reviendrai.
Au niveau de la réalisation, c'est vraiment bien fait. Le film est superbement bien réalisé, la caméra est toujours bien placée et il y a quelques scènes à la première personne face caméra. Surtout quand c'est Alejando qui est impliqué. Le film alterne entre plans bien pensés et hors champs inspirés. Je me demande s'il n'a pas été à la même école que Pierre Melville, au sujet du travail d'ombre et de lumières dans certaines scènes. Notamment celles qui impliquent Alejando. Oui et c'est un peu défaut en film. Il emploie tous les effets de mise en scène sur le personnage de Benicio Del Toro alors que le reste est filmé de manière certes bonnes mais pas vraiment inspiré (à part Kate dans certaines scènes). C'est même un défaut du cinéma de Melville, le fait que les personnages ne sont pas filmés à la même enseigne que les principaux. Vous allez me dire en quoi est-ce important ? Et bien cela l'est si on utilise les moyens cinématographique comme étant un langage (bref tout l'inverse de cinéastes comme Bretty Ratner, Alan Taylor , Stephen Norrington ou Peter Berg). Il est claire que Denis Villeneuve fait parti de ses cinéastes visuels, mais cela est dommage que tous les personnages ne sont pas loger à la même enseigne. Par contre cela ne m'a pas dérangé le faite qu'il utilise quelques fois le hors champs dans certaines scènes très dramatiques
Comme la scène de torture et la mort de la famille de Diaz
La musique quand a elle est à nous refroidir et accompagne bien un film vraiment dur et sans concession (cela dit, ce n'est pas la musique que j'écouterai dans le salon perso)
Tout d'abord, on a Kate Macer (Emily Blunt) qui est l'héroïne auquel on s’identifie le plus. Membre du F.B.I chargée de retrouver les auteurs d'enlèvement, elle se retrouve forcer de faire équipe avec son collègue Reggie sur une unité de la C.I.A en charge de narco-traffiquant, mais qui pose de très grandes interrogations sur leur méthode. Elle se retrouvera très vite dépassée par les événements et sa quête de réponses va l'amener à être témoins de choses dont elle ne pouvait soupçonner l’existence, quitte à prendre des risques plus inconsidérés. Le film insiste beaucoup sur sa déconstruction psychologique même si c'est subtile.
Et quand on la voit s'effondrer à la fin on y croit.
Alejandro Gillick (Benicio Del Toro) est...Benicio Del Toro. Oui c'est super obvius ce que je vient de dire mais c'est le cas. Il joue peut ou prou le même rôle du Che dans l'adaptation du même nom. C'est un avocat qui n'a vraiment rien à perdre et qui veut mener son objectif jusqu'au bout. Il est affreusement intimidant, mystérieux et ambiguë. On pourrait croire qu'on nous le montre trop de manière badass mais aucun plan avec lui n'est gratuit. Son attitude, la manière dont il est filmé, ses paroles. Tout le montre à quel point c'est une personne qu'il ne faut pas chercher. Le film montre carrément toute une séquence rien que pour lui, afin de bien souligner s'il va mener à bien ses objectifs et comment il va le mener. Mais on va y revenir là-dessus.
Matt Graver (Josh Brolin) est le chef de l'unité de la C.I.A. Ses rapports avec Alejandro sont assez obscurs et pas vraiment explicite. Il a l'air de lui laisser carte blanche, même si c'est un peu plus compliqué que ça. C'est le chef de l'unité un peu à la cool, qui est très avare en information. Son but, préserver les intérêts des partis. Il n'a pas vraiment de relation particulière avec Kate à part qu'il se sert d'elle (même si c'est évident) afin qu'elle soit garante de la régularité de leurs actions alors que tout ne l'est pas.
Reggie Wayne (Daniel Kaluuya) est le collègue de Kate. D'abord un peu en retrait, il va gagner un peu en importance et sera le premier à voir que quelque chose ne tourne pas rond et à vouloir la protéger, même si au final, ses actions seront vains
Et Silvio (Maximiliano Hernández). J'ai eu un peu de mal à savoir à quoi il servait dans le film. Mais lui aussi est la représentation du spectateur. Jusqu'à présent dans ce genre de film, on déshumanise les hommes de mains, on les prend toujours comme des bandits jetables. Là on nous montre qu'il s'agit d'un père de famille tout ce qu'il y a de plus respectable en apparence, mais qui doit faire un travail illégale pour subvenir à ses besoins à Juarès. Il sera paradoxalement une victime de toutes cette barbarie
En plus il meurt tuer par Alejandro
Cela rend son personnage beaucoup plus tragique au final, d'acteur il devient victime. Son histoire se déroule en marge de la trame principale et peut sembler en trop mais au final fait sens avec le film.
Les autres personnages sont plus ou moins secondaires mais on n'oublie pas de les développer.
C'est le cas du chef Dave Jennings (Victor Garber qui commence à se faire rare sur grand écran) qui est le chef de la cellule auxquels appartiennent Kate et Reggie, mais qui au final va essayer de ne pas plus s'impliquer ni aller à l'encontre des agissement de Matt. Pareil pour Diaz (Bernardo P. Saracino) qui malgré son peu de temps de présence, donne beaucoup de force à son personnage.
En apparence, le film pourrait s'apparenter à un thriller d'action comme on en voit souvent. Mais s'est bien plus que cela. C'est un film dont l'histoire contient beaucoup de matières afin de nous immerger en plein cœur du monde qu'on nous montre. Et j'ai envie de rebondir sur une réflexion d'un public. La personne a dit que c'était comme un jeu vidéo. Inutile de dire qu'elle faisait référence au jeux en vogue comme Call of Duty, Medal of Honnor, Splinter Cell ou Metal Gear Solid. Mais qu'est-ce que le jeu vidéo possède et que le cinéma n'a pas systématiquement ? L'immersion. Dennis Villeneuve nous plonge directement dans le cœur du récit, au cœur du film. Et reprocher cela équivaut à reprocher ce que le cinéma essaye de produire depuis quelques années, à savoir nous replonger au cœur du récit avec des moyens cinématographiques. On peut reprocher tout ce qu'on veut à Fast and Furious 7, à Avengers 2 et à tous les meilleurs blockbusters de cette année, c'est ce qu'ils essayent de faire en un sens. Villeneuve fait pareil avec 5 fois moins de moyen et bien plus de réalisme. La construction générale peut sembler être pareil à n'importe qu'elle jeu vidéo. Et ? Ce sont les jeux vidéos de nos jours qui s'inspire de la narration des films et non l'inverse (oui cette remarque vient d'une sexagénaire...)! Cela dit, il est clair qu'il faut attendre un long moment pour que la trame scénaristique de Silvio se recoupe bien avec la trame principale car en un sens, elle parait bien trop secondaire au début. Attendre près de 2 h de films pour qu'elle fait sens, cela est bien trop long. Mais bon au final, elle est utile.
Ce film est excellent. Ne connaissant pas les autres œuvres de Villeneuve, j'hésite à dire si c'est son meilleur film ou non. D'après certains critiques, ce n'est pas son meilleur et ce film a quelques défauts pour le prouver. Mais pour ce que c'est, les défauts sont mineurs comparés à l'aspect général et presque de l'ordre du chipotage. Bon maintenant, il me faut regarder Prisoners, Enemy et ...Maelstrom ? Ok bon ben let's go alors...
Version fun de la critique ici
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Créée
le 14 oct. 2015
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