Signes, du très contesté M. Night Shyamalan, est un film plein de contradiction. Sur pas mal d'aspect il s'avère assez plaisant, mais sur d'autre repoussant voir même énervant.
Signes nous fait suivre une famille composé d'un ancien pasteur (Mel Gibson), de son frère (Joaquin Pheonix) et de 2 enfants (un duo de gosses très bien dirigé) qui un matin découvrent que leur champ a été marqué de signes. Le film à fait le choix de se concentrer sur l'humain, pourquoi pas. Mais le problème c'est qu'il n'en a pas les moyens. Les personnages sont inintéressants, plats, pas attachants et pourtant leur background aurait dû créer une empathie, mais c'est tellement mal amené avec notamment ce flashback fractionné qui au début paraît absurde.
D'un autre côté le film explore beaucoup de thèmes plus ou moins importants et qui pour certains sont assez bien creusés. La peur, la parano, l'obsession, les théories du complot, et surtout le rôle des médias dans des situations tel que celle de la petite famille. Il y a un vrai parallèle à faire avec les attentats du 11 Septembre, sachant que le film est sortie au mois d'Octobre 2002.
Signes c'est aussi un double sens permanent. C'est autant les signes des supposés extra terrestre, que les signes qui vont faire retrouver la foi à Graham. Tout ces signes du quotidien qui ne s'avère jamais être coïncidences ou hasards, et qui se rapportent à une présence certaine du protecteur au dessus de chacun, Graham dans le film.
Cette notion est totalement révélé dans le final, lui aussi en demi teinte. [SPOILER : le flashback qui nous est distillé tout le long du récit devient enfin opportun et on comprend qu'il se rapporte à cette notion de miracle, que rien n'est du au hasard. Cela nous donne quelque chose d'assez fort en terme d'émotion. Mais en même temps, toujours dans cette notion de signes qui interpellent la foi, on tue l'Alien (un des Aliens les plus cons et les plus moches que j'ai pu voir) avec les verres d'eau que la petite Bo laisse partout dans la baraque. Ça perd complètement en poésie]. Personnellement j'ai apprécié ce côté là du récit, qui offre quelque chose d'un peu plus profond au métrage, mais c'est vrai que c'est peut être un peu tiré par les cheveux par moment.
Et le film continue sans cesse dans le paradoxe. Les scènes dans l'obscurité sont très bien géré, le hors champ est utilisé à la perfection et une scène où Merill (Joaquin Phoenix) regarde la télé et voit l'Alien à l'ecran est véritablement flippante et fait basculer le film dans un trip vachement tendu. D'où l'utilisation du hors champ par la suite.
Mais en même temps on enchaîne incohérence sur incohérence, débilité sur débilité. Celle qui en le meilleur exemple c'est quand ils barricadent une porte dans le mauvais sens. Elle peut littéralement s'ouvrir de l'autre côté des planches. Et puis la réa est très plate (sauf dans les scènes obscurs et le final), le montage est dégueu et la photo terne et vide comme jamais.
Le tout saupoudré d'une musique qui elle reste gravé dans la tête, plus que tout autre chose dans ce film si contradictoire.