Adapté du roman japonais, Silence le nouveau film de Martin Scorcese raconte une longue fresque historique dans le Japon du XVIIème siècle où deux jeunes prêtres jésuites s'y rendent pour retrouver leur mentor, le père Ferreira, disparu alors qu'il tentait de répandre les enseignements du catholicisme.
Le réalisateur réalise un tour de maître mais qui n'est pas des plus facile à regarder en tant que spectateur.
Le film est long (2h41) avec un rythme lent mais qui n'en est pas moins captivant et éprouvant :
- captivant : l'immersion est totale dans un Japon traditionnel aux paysages sauvages et reculés,
- éprouvant : le film a des airs de fardeau à porter, dur, violent où dès les premières minutes on sait que l'on va assister à une mission suicide.
Quand on assiste à tant de violence de la part de l'inquisition japonaise à "dé-christianiser" le pays, on ne peut s'empêcher de penser que cette violence est un échos au jour où l’Église à déposer le pied au Japon afin d'évangéliser le pays ; mais là n'est pas le sujet et à aucun moment le réalisateur n'y fait la suggestion.
Il faut reconnaître les performances sans failles d'Andrew Garfield et d'Adam River en jeunes prêtres dévoués, perdus, martyres et désabusés. Une mention spéciale à Adam River qui à travers un corps maigre et décharné n'est pas sans rappelle au corps du Christ.
Ce Silence est un paradoxe, puisque derrière lui se fait entendre la longue plainte de la souffrance du corps et de l'esprit.