Critique garantie 100% spoilers
Bon Stephen. Stephen, mon pauvre. T’es pas gâté.
Faut le dire, t’as des idées, mais t’as pas les talents. Pourtant il y avait de quoi. Deuxième remix de ton mignon bouquin, pas le plus réussi mais pas le pire, le nouveau réalisateur qui s’est attelé à ton Simetierre a cru qu’avec l’adaptation indigente de « ça » l’exploit de son succès inexplicable sonnait ton retour Stephen, sur les devants du music hall. Erreur.
Si l’image est travaillée et plutôt jolie, si il y a quelques bonnes idées malgré tout, le film aura été gâché par tout un tas de détails assassins que même un oeil mourant d’ennui devant le film comme le mien aura remarqué.
Un bon point est l’utilisation non abusive du jump Scare. Un tel procédé masque en général une ambiance ratée apeurante qu’il faut combler par ce jump scare.
L’ambiance morbide, angoissante du film tient bien jusqu’à a peu près la moitié de celui-ci. C’est après que ça se gate.
Le problème des adaptations en film de tes bouquins Steve si tu le permets - ah tu permets pas, ban bah tant pis- c’est qu’il est difficile de parler de tous les petits détails, les liens, les émotions que tu tisses autour des protagonistes et qui donnent une dimension tellement intéressante à tes oeuvres. Il en résulte souvent la perception d’un vide ou d’une occasion manquée qui peut rendre très vite un film bancal.
Avec un tel titre il est évident, et c’est le cas, qu’hormis le fameux lieu, la thématique du deuil et de la culpabilité seront les principaux protagonistes. Si la culpabilité est plutôt bien décrite chez la mère de famille, et provoque les délicieux et effarants frissons attendus sur ce genre de production, le deuil et la recherche de l’aide divine contre la fatalité semble un petit peu trop rapide a mon goût chez le mari.
Le fameux cimetière dont les origines indiennes maudites en font l’antichambre de la fabrique à zombie est visuellement réussi: son ambiance et son wendigo dans la brume y sont intéressants. Mais alors stephen, le real a-t-il voulu ménager les indiens ou bien ma culture occidentale est-elle trop éloignée, ce qui dans le livre me paraissait comme démoniaque et d’une importance apeurante lorsque tu parlais avec emphase d’indien m’a paru un détail plutôt exotique et anecdotique dans le film. Dommage car ce wendigo et ce lien indien ont une dimension plus importante, plus mystique et plus occulte dans le livre, rajoutant une part de profondeur glauque a l’endroit.
Le premier signe visible de la fatalité et de l’inéluctable incarné par le chat est complètement raté. Le chat zombie ressemble au mien lorsqu’il sort d’une douche et je connais plutôt bien mon chat, c’est dire le manque de charisme...
Mais soit, intéressons-nous alors à la fille qui, comme pas dans le bouquin, est la victime humaine du destin et qui se transforme en zombie low cost, l’equivalent leader price d’un walking dead kawaï. Si le chat n’avait pas de charisme, il rayonnait à côté de cette pauvre petite fille qui tente de son mieux en version vf tout du moins, de faire la grosse voix, les yeux pas contents et la lèvre inférieure posée sur la lèvre supérieure. Impossible de se sentir en danger, poursuivie par une petite fille dont le maquillage semble vouloir s’effacer sous le souffle d’un vent trop fort.
Enfin ce qui a définitivement anéanti le film c’est sa fin. Si dans le bouquin celle-ci est dramatiquement ouverte, laissant le docteur entendre les pas de sa femme ressuscitée marcher dans son dos, ici on assiste a la naissance de la famille zombie, première du nom, Maine USA.
Des éléments de base et un traitement intéressant qui s’essouflent comme un cheval de course auquel on a trop cru en cours de route.