Avec sa cinquantaine de romans et autres nouvelles, l'oeuvre de Stephen King a grandement été adaptée au cinéma, que ce soit pour le grand ou le petit écran. Mais depuis un certain temps, tout semble avoir été adapté et l'on ne se met sous la dent que des remakes de gros succès, allant du bon (Ça) au très navrant (Carrie). Nous sommes donc en 2019 (comme dirait ce bon vieux Karim : "retenez bien la date, elle est importante") et voici que débarque sur les écrans une nouvelle adaptation du roman "Simetierre" paru en 1983 et déjà porté à l'écran en 1989 par Mary Lambert en 1989.
Cette fois-ci mis en scène par Kevin Kölsch et Dennis Widmyer (auteurs de Starry Eyes et de quelques épisodes de la série "Scream", de quoi être rassuré), le long-métrage va comme son prédécesseur suivre de près le roman tout en modifiant quelques aspects de l'histoire originale afin d'apporter du sang neuf et de ne pas s'apparenter à une simple resucée. Bien mal leur a pris. Car transformer un récit au préalable glaçant (et rondement mis en scène par Lambert trente ans auparavant) est une chose, bien le mettre en image en est une autre et les deux réalisateurs semblent tout simplement incapable de proposer ne serait-ce qu'un produit convenable.
Nom de Dieu que c'est affreux. De l'interprétation désastreuse aux répliques abasourdissantes de stupidité en passant par des effets horrifiques plus que datés, on a du mal à se dire que l'on mate une production 2019. Les jump scares sont aussi prévisibles que l'IN-TÉ-GRA-LI-TÉ des séquences enchaînées tandis que les effets spéciaux demeurent dignes d'une production Asylum (j'exagère à peine) : entre un chat aussi crédible que celui de Scary Movie 2 et un accident de camion numérique d'une rare laideur (pour rappel, Destination Finale 2 est sorti il y a de ça seize ans), on peut dire qu'on n'en a pas pour notre argent.
Difficilement regardable, au rythme de gastéropode mené par des acteurs cachetonnant laborieusement après avoir lu le script, Simetierre a l'audace de sortir sur les écrans pendant que d'autres productions estampillées King ne bénéficient qu'une diffusion Netflix (coucou Jessie, tu vaux plus que ce que tu crois). Raté de la scène d'introduction au final embourbé, ce plantage en beauté ne mérite même pas un coup de Febreze. Circulez, y'a (vraiment) rien à voir.