Le Miracle de Trust Me ne s'est pas reproduit pour moi devant Simple Men, ma seconde incursion dans l'univers cinématographique d'Hal Hartley.
On y suit deux frères, un petit criminel raté et rustre et son frère étudiant intello, à la recherche de leur père, ancien gloire du base-ball recherché pour attentat, planqué à Long Island. Sur leur route ils croisent plusieurs personnages décalés et désabusés, plus ou moins abîmé par la vie ou par l'ennui.
Hal Hartley déploie encore ici un style visuel très minutieux, qui rappelle le cinéma d'auteur français, sur lequel il calque une bande-son pertinente. L'ensemble souligne bien la volonté de garder son film nu, sans effet, sans artifice, et souligne davantage l'inadéquation de ses personnage dans le monde.
Mais pour moi, la mayonnaise ne prend pas. Les acteurs jouent côte à côte et non pas ensemble. Si certaines répliques, comme l'intervention du shérif, sont excellentes et drôles, elles n'arrivent pas à insuffler un rythme sur la durée et le film retombe à plat. On n'arrive alors pas à ressentir d'empathie pour ces personnages et on les quitte comme on les a connus, brusquement et sans émotions.