Souvent cité comme parfait exemple d'académisme ronflant faisant tout pour décrocher des statuettes, « Simples Secrets » est pourtant loin d'être la purge redoutée. En fait, je crois même que j'ai bien aimé... Pas beaucoup de personnalité, certes, notamment dans la réalisation (qui est ce Jerry Zaks dont nous n'avons plus jamais entendu parler?), mais il y a un vrai savoir-faire pour susciter une émotion, discrète mais réelle, l'aspect prévisible du déroulement étant compensé par un réel soin apporté aux personnages et aux dialogues. Larmoyant ? Sans doute, mais pas trop. Appuyé ? Légèrement, sans que cela devienne gênant. C'est un mélodrame, avec les ingrédients qui le compose et ce qu'il faut de jolis moments pour nous prendre dans le sens du poil.
Je trouve même qu'il y a une certaine retenue dans ce qui nous est montré, malgré une certaine propension des scénaristes à charger le tableau familial (non sans un certain humour bienvenu). Surtout, « film à Oscars » oblige, Zaks s'est entouré d'un casting royal, Meryl Streep et Diane Keaton se montrant à la hauteur de leur immense réputation, mais les seconds rôles en général et le premier d'entre eux, un certain Leonardo DiCaprio (ça vous dit quelque chose?), sont loin de démériter, l'ami Leo faisant déjà preuve d'une belle présence. On voit ce qu'on s'attend à voir, mais en mieux quasiment à tout point de vue : comme quoi, l'académisme propret peut aussi avoir ses vertus.