Merci, Monsieur Kwedar !
Sing Sing est une prison qui trône près de New-York, et propose aux criminels d'occuper leur temps avec des programmes de réhabilitation par les Arts (ce qui marche plutôt bien). Voici donc...
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le 22 sept. 2024
Sing Sing est une prison qui trône près de New-York, et propose aux criminels d'occuper leur temps avec des programmes de réhabilitation par les Arts (ce qui marche plutôt bien). Voici donc l'histoire d'une véritable petite troupe de théâtre qui laisse les crimes au vestiaire, pour essayer de se reconstruire tous ensemble. Une histoire pleine d'humanité, de sensibilité, de douceur (dans un monde de brutes) qui nous fait souvent oublier dans quel cadre l'intrigue a lieu. Le petit nouveau (dealer) permet de semer un peu de drame dans un feel-good movie où tout roule un peu trop bien autrement (les criminels sont de vrais Bisounours), avec un Colman Domingo (Bayard Rustin, ou le remake de La Couleur pourpre...) toujours aussi viscéral (on l'aime vraiment bien). On rigole des idées farfelues qui composent la pièce de théâtre fofolle qu'ils doivent mettre en scène, on s'attendrit face à cette troupe triée sur le volet (et qui, on se l'avoue, n'a pas forcément la gueule d'un porte-bonheur... Alors en voir certains jouer des rôles gentillets, cela créé un décalage comique bienvenu !), et on ressort du film avec un sourire un peu niais mais heureux. On n'oublie pas de parler des conditions de détention qui ne sont pas faciles (et dont les Arts proposés par le programme d'incarcération sont une échappatoire), on n'oublie pas de parler des laissés-pour-compte de l'Amérique, et on n'oublie pas de parler longuement des vertus de l'Art pour n'importe qui (quels que soient ses niveaux d'études, de culture : tout le monde a quelque chose à projeter, et retirer, des Arts). On s'émeut de voir au générique de fin que les taulards (en-dehors de Colman Domingo) interprètent leur propre rôle, que la véritable pièce de théâtre a bien eu lieu (avec les vidéos rigolotes à l'appui), et on soupire de bonheur devant les bonnes nouvelles qui se retrouvent dans les chiffres de la post-face (les criminels qui s'essayent au théâtre ont des bonnes chances de mieux vivre leur incarcération, et de mieux s'en sortir une fois dehors). Bref, Sing Sing n'est pas là pour révolutionner son monde, mais il fait du bien, et n'en demande pas plus.
[Après avoir parlé du film, on voudrait rendre hommage au réalisateur, Greg Kwedar, qui a profité de la gratuité des séances du Festival de Deauville accordée aux invités, pour aller voir TOUS les films, compétitions, avant-premières... On a vu le Monsieur absolument partout, vraiment partout, jusque dans des séances improbables, l'air toujours content, et dans un milieu du ciné qui s'intéresse souvent plus au pognon qu'aux films, voir un vrai cinéphile en tant que réalisateur, cela a quelque chose d'émouvant, alors : merci, Monsieur Kwedar]
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Créée
le 22 sept. 2024
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