Sisu, comme son budget

En 1944, en Laponie, un commando de SS fait la connaissance d'un chercheur d'or solitaire et bougon, qui vient justement de tomber sur un gisement important. Sauf qu'il ne veut pas partager son butin, et il va se mettre en tête, en tant qu'ancien soldat des commandos finlandais, de casser du nazi.

La principale qualité de Sisu est qu'il assume au fond ce qu'il est, et très rapidement, en nous montrant dès les premières scènes ce vieil homme, joué par Jorma Tommila, qui va buter à lui tout seul une garnison de soldats allemands intéressés d'un peu trop près à son or. Après, c'est bourrin et très violent pour les 85 minutes suivantes, avec comme modèle assumé Tarantino, jusqu'à donner au film des chapitres.

Il faut dire que c'est assez court, suffisamment pour ne pas s'ennuyer, et suffisamment jouissif pour y voir du nazi buté par paquets de douze, avec même des scènes où d'autres combattants vont se mêler à la bataille, le tout dans plans parfois superbes qui laissent penser à un paysage quasi lunaire.

Le nom Sisu est un mot finlandais qui signifie le courage qu'on va avoir dans une situation désespérée, et il faut dire que le type s'en donne à cœur joie. Jusqu'à inclure au fond peu de dialogues, et un humour noir qui fait parfois mouche. Même l'image, ainsi que le sang, numérique donne parfois quelque chose de bien moche à l'écran.

C'est vraiment un petit plaisir coupable, aux forts accents de Inglourious Basterds, et je comprends que ça a fait un carton en festival, car il y a presque quelque chose de l'ordre du défoulement.