Quelques jours après l'avoir vu, j'ai encore du mal à parler de ce film.

Je n'ai pourtant pas eu le moindre mal à rentrer dans The Sky Crawlers. Il faut dire que la séquence d'introduction est facilement à classer dans les meilleures scènes de dogfight vues au cinéma : c'est rapide, nerveux, tendu, spectaculaire, en un mot : impressionant.

Le générique qui vient ensuite confirme bien que l'on est en présence des maîtres Oshii et Kawai : le rythme ralentit, la musique est somptueuse, les images reposantes.

Mais c'est après cette séquence que l'on commence à déchanter. Le premier choc vient du charadesign, bien moins inspiré qu'à l'acoutumée (même si on comprend pourquoi plus tard, on a du mal à se sentir proche de personnages anonymes et peu reconnaissables de prime abord).
Ensuite, le rythme est lent (ce qui aurait tendance à me plaire en général), mais le film ne dévoile quasiment rien de l'intrigue globale. Un Ghost In The Shell laisse le temps au spectateur de prendre du recul et de se faire sa propre réflection, mais se donne les moyen parallèlement de développer une histoire complexe et ramifiée. Ici, on passe plus son temps à se demander le pourquoi de ce récit qu'à en comprendre les implications.

Et c'est ça qui est dommage.
Car lorsque l'on perçoit les différentes couches du scénario (les questions de politique, les fonctions sociales et sociétales de la guerre, les notions de personnalité, d'individu face à cela), on ne peut que regretter que ces thèmes ne soient qu'effleurés, et surtout, qu'on ne les découvre qu'après plus d'une heure de film.

Du coup, les scènes de combat aériens apparaissent dès lors par contraste comme des séquences déconnectées du reste du film, dans le ton, le rythme et le propos (marqué encore plus par le passage en anglais mal doublé), achevant de donner un sentiment de gros gâchi pour l'ensemble.

Au final, on ne peut s'empêcher de penser que Oshii tape un peu à côté dans tous les domaines qu'il aborde, malgré une mise en image vraiment convainquante (à part certains personnages, donc) et une idée de départ plus que prometteuse.
G_Savoureux
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste anima mundi

Créée

le 15 janv. 2011

Critique lue 1.2K fois

11 j'aime

1 commentaire

G_Savoureux

Écrit par

Critique lue 1.2K fois

11
1

D'autres avis sur Sky Crawlers, l'armée du ciel

Sky Crawlers, l'armée du ciel
Ezhaac
7

Lancinant mais fortement évocateur

The Sky Crawlers est un gros choc culturel à plusieurs niveaux : 1) Ça parle d'enfants militaires pilotes de chasse qui vont aux putes, fument comme des sapeurs, se murgent au vin rouge, couchent les...

le 28 sept. 2010

21 j'aime

3

Sky Crawlers, l'armée du ciel
Hypérion
7

Dôzo yoroshiku onegaishimasu

Second film vu de Mamoru Oshii après son emblématique Ghost in the shell. Le moins qu'on puisse dire c'est que son style est immédiatement reconnaissable. Longs plans contemplatifs, musique...

le 9 juil. 2012

20 j'aime

3

Sky Crawlers, l'armée du ciel
Flatmalek
8

Floating in thin air

Excellent. Pour les fans de Mamoru Oshii, ce film est dans la pure tradition du monsieur. Un rythme lent qui envoute carrément le spectateur et qui lui laisse le temps de penser, agrémenté d'action...

le 23 août 2010

17 j'aime

Du même critique

Smoke
G_Savoureux
10

Pas de fumée sans feu

La "légende" (ou le dossier de presse) dit que Wayne Wang aurait adoré le conte de Noël que Paul Auster avait écrit sur commande du New York Times, et qu'il lui aurait du coup demandé d'écrire un...

le 15 janv. 2011

47 j'aime

5

La Tour au-delà des nuages
G_Savoureux
5

Un film aérien qui ne décolle pas.

Comme souvent dans les longs métrages japonais, la simplicité apparente de l'histoire cache en réalité un nombre de niveaux de lecture bien plus intéressant. Oui, mais voilà. Si on peut facilement...

le 24 oct. 2010

34 j'aime

2

Avatar
G_Savoureux
2

Tiens, moi aussi j'ai un avis sur ce film

En l'occurence, c'est un avis négatif. Non, je n'ai pas aimé ce film (ça vous surprend, non, j'avais pourtant mis 2 étoiles !). Je n'ai pas vraiment envie de rentrer dans le détail, mais... Oh, si,...

le 21 oct. 2010

33 j'aime

9