Le James Bond nouveau est arrivé, en forme à la fois d'excellente conclusion au reboot bondien initié avec Casino Royale et d'excellente introduction pour un nouveau départ de la franchise en renouant avec les codes des premières adaptations. Il est bien sombre, bien sanglant, et a un vrai méchant dedans.
En revanche, il rompt drastiquement au niveau de l'image. Graphiquement très différent des autres Bond movies, Mendes nous offre quelques très belles images, et s'amuse à jouer sur les lumières et les reflets. Très classe.
Il y a de l'action, mais sans outrance tout comme dans les deux opus précédents, et elle est montrée de façon plutôt sobre et brutale, violente sans être chorégraphiée. C'est propre, quoi.
On insiste plus ici sur les personnages, principaux et secondaires. Leur background est sombre, fouillé et torturé. Au premier chef Javier Bardem fait oublier le gâchis du talent d'acteur de Mathieu Amalric dans Quantum of Solace et campe un vrai bad guy qui déroute, fait rire jaune et effraie à la fois. Les seconds rôles sont poussés dans l'ensemble, avec une mention spéciale à Ralph Fiennes et à Ben Whishaw (celui-ci campe un Q tout neuf jouant avec les précédentes situations tout en s'en détachant, et ça rend très bien). Côté femmes en revanche, on n'a pas de vraie James Bond girl ; Séverine ne fait pas assez long feu en dépit de quelques scènes d'une grande classe, et Eve... ben Eve vous verrez par vous-même, je ne spoile pas. Reste M. Judi Dench, grande actrice comme toujours, livre une excellente performance, mais de là à en faire une James Bond girl...