Bond. Je veux tes costumes.
Je ne suis pas très friand des James Bond. Tout du moins il en manque encore beaucoup à ma collection. Dubitatif après le dernier Quantum of Solace, c’est avec espoir que je me suis rendu en salles voir le dernier opus signé Sam Mendes.
Alors que dire si ce n’est que je suis vraiment convaincu et ce depuis la première scène. Ca frappe fort dès le début. On sent une réelle maîtrise derrière la caméra. Une force contenue par la volonté de ne pas trop en faire. Une forme de sobriété qui n’étonne pas forcément venant de Sam Mendes. Et c’est en accumulant une pléthore de petites bonnes idées, avec le générique en tête de file, que le réalisateur britannique réussit à emballer son public.
Bien que tout ne soit pas parfait, l’ensemble a le mérite d’être cohérent. J’avouerai néanmoins avoir eu peur que le film soit atteint du syndrome de démystification totale du personnage relativement à la mode ces dernières années - Coucou Christopher Nolan – mais le film s’en extirpe avec assez de finesse pour qu’on puisse en faire fie. Il y a donc un vrai retour aux sources avec un adieu aux gadgets à gogo et aux scénarios qui partaient dans tous les sens. Une simplification qui ne manque pas de rajouter une certaine classe au personnage parfaitement campé par un Daniel Craig assez animal.
Il est vrai, on pourra reprocher au scénario d’être justement trop simpliste avec cette histoire de vengeance pour le moins banale. Banale mais bien exploitée et dépourvue de grandes lourdeurs. Ce qui est fait est exploité jusqu’au bout, dans une attention minutieuse. Mendes impose sa patte, quitte à se dévier parfois de certains codes inhérents à la saga. Parlons par exemple de la James Bond girl incarnée par la française Bérénice Marlohe. Présente mais discrète. En retrait. Car dans ce James Bond, la James Bond girl ce n’est pas elle mais M. Son duel avec le passé, face à un Raoul Silva diaboliquement interprété par le très bon Javier Bardem.
Et si Sam Mendes ne surprend pas dans sa gestion du rythme, il ne manque pas d’épater par des scènes d’action de très bonne tenue. Une qualité qu’on ne lui connaissait pas jusqu'alors. Il réalise là un James Bond aux sonorités plus britanniques. Une belle réussite.