Balbutiant toujours assez mal mes gammes jamesbondiennes, me frotter à Skyfall fut une expérience assez particulière, tant j'avais l'impression d'assister une dissertation visuelle sur un héros mythique (qui m'indiffère) plus qu'à une véritable histoire.
James Bond a cinquante ans. Les filles et les voitures changent, le smoking reste. Le héros à l'intérieur en revanche, a vieilli. Toujours aussi volontaire certes, mais cabossé et déphasé comme jamais. Skyfall semble vouloir illustrer pourquoi cet espion n'est plus à sa place dans ce monde où un clic de souris fait plus de ravages que les six balles d'un Beretta, pour finalement mieux nous le remettre en selle une fois tous les comptes réglés. Et pour cela rien ne vaut les bonnes vieilles méthodes, un méchant psychotique oscillant entre ridicule et charisme, et surtout se recentrer sur les piliers de l'univers Bond pour mieux les renouveler, le personnage de M. en tête.
Ce qui m'a avant tout plu dans Skyfall, c'est la réalisation de Sam Mendes qui parvient dans cet enchaînement de scènes d'actions et courses poursuites endiablées à aménager des respirations fort judicieuses. Il sait qui plus est offrir quelques plaisirs visuels à ses spectateurs, comme cette baston en ombres chinoises à Shanghai ou cette nuit écossaise en flammes. Je reste peu emballé par ce registre de films d'actions, mais là au moins, je n'ai pas poussé de soupirs de dépits.
Je dois admettre que ce James Bond me donne envie d'en voir d'autres, c'est en soi une performance.
EDIT : à le revoir à tête reposée, le scénario m'a quand même paru particulièrement idiot, ne se donnant même pas la peine d'essayer d'être un chouilla vraisemblable au point que ça en devient franchement dérangeant. Dommage, la réalisation reste superbe. (Un point en moins)