Daniel Craig a redonné vie au mythe. Et cet opus est là pour le confirmer. Après un excellent CASINO ROYALE et un QUANTUM OF SOLACE décevant, SKYFALL est une bombe.
Sam Mendes n’est pas un tâcheron, et du coup on se retrouve avec le film de la saga le plus esthétique. La fin est remarquablement filmée, dans des teintes de gris crépusculaires, dans une ambiance très proche des CHIENS DE PAILLE de Peckinpah.
Ultra-référencé, ce volet nous montre un Bond vieillissant, sur le déclin, perdu dans cette nouvelle criminalité à base d’informatique. Bien sûr, il s’en sort, car les héros ne meurent jamais (enfin en théorie) , mais il y laisse beaucoup de lui-même.
Son salut ne passera que par un retour aux sources (dans tous les sens : sources de la saga, sources familiales, sources du mal).
Il tue la mère (de manière symbolique, car ce n’est pas lui qui l’exécute), permettant ainsi une renaissance.
C’est un Bond en clair-obscur (on ne compte pas le nombre de plans où Craig est filmé soit de dos, soit dans l’ombre, soit à moitié éclairé).
Sinon, les points de passage sont assurés de manière plutôt efficace : la scène d’action du début est bien foutue, celle de la fin est magnifique. Les autres sont relativement vite expédiées (Mendes étant nettement plus à l’aise sur les passages intimistes). La scène d’action du Parlement est à mes yeux la mieux rythmée. Les James Bond girls sont là, mais sans plus.
Daniel Craig est une nouvelle fois parfait, mais il faut dire qu’il est encadré de belle manière : Judy Dench en M (comme Mother ?) est superbe de droiture et raideur, Ralph Fiennes parfait en successeur patenté de M, et Javier Bardem est comme d’habitude épatant en méchant (campant le meilleur de la série Craig).
Un des opus les plus noirs, mais une vraie réussite.