A l’instar de Bilbo le Hobbit, Skyfall était à bien des égards LE film de ce second semestre 2012 à voir sans tarder ; et pour cause, celui-ci étant dirigé par le talentueux Sam Mendes, alors que Daniel Craig reprenait pour la troisième fois consécutive le rôle de 007, il y avait de quoi faire saliver d’impatience les fans de Casino Royale (et même du bourrin Quantum of Solace que j’ai moi-même apprécié).
Beaucoup d’attentes et d’espoirs donc, quant à notamment savoir si celui-ci parviendrait à faire mieux que l’opus réalisé par Martin Campbell ; au bout du compte, on ressort de la salle avec le sentiment d’avoir assisté à un film culte, mais non sans qu’une impression mitigée nous taraude.
En fait, et l’on peut souligner sans tergiverser là où le bât blesse, Skyfall est long, trop peut-être : le rythme inégal s’en retrouve donc accru, et l’ennuie manque de peu de nous assaillir parfois.
Autrement, ce long-métrage est une tuerie, et ce dès son introduction rappelant celles des précédents volets : une course-poursuite haletante et rondement menée, où l’on redécouvre avec un plaisir infini Daniel Craig dans la peau de James Bond ; s’en suit un générique d’ouverture magnifiquement composé par Adele, qui parvient à nous subjuguer.
Dès lors nous voici face à ce qui s’apparente comme étant le meilleur James Bond de toute la saga, ou presque ; l’intrigue est étoffée, parsemée de quelques bons rebondissements, tandis que les effets spéciaux sont dantesques, au même titre qu’une réalisation visuelle (comme sonore) toute bonnement époustouflante, superbe…
Et, malgré ce fameux rythme décousu, Skyfall parvient à nous tenir en haleine de bout en bout, les personnages s’accordant à merveille à ce scénario si bien écrit : on apprécie tout d’abord que Bond apparaisse enfin comme étant faillible, plus humain, tandis que le récurrent personnage de M constitue une part importante de l’intrigue, la rendant ainsi plus intéressante et complexe que jamais ; autrement, le film arbore un méchant cultissime, à savoir le troublant Silva, somptueusement interprété par Javier Bardiem.
Et comme si cela ne suffisait pas, de nombreux personnages secondaires de qualité ne vont cesser de contribuer un peu plus à la réussite de Skyfall : on pense notamment au grand retour de Q, campé par un excellent Ben Whishaw (que je découvre par la même occasion) ; outre les apparitions plaisantes de Ralph Fiennes, on pourrait terminer sur ce point en faisant l’éloge du casting et des personnages dans son ensemble, avec pour seule nuance la sous-exploitation de Séverine (interprétée par la charmante Bérénice Marlohe).
Enfin, l’on peut citer l’humour savamment distillé durant le film, mais on sourit surtout devant les quelques savoureuses références faites à des éléments marquants de la saga … sans compter le grand retour de l’Aston Martin DB5 !
En conclusion, après un dénouement des plus convaincant (quoique longuet), on peut affirmer que Sam Mendes a signé là l’un des meilleurs blockbusters de l’année 2012, tout en me faisant penser une nouvelle fois que Daniel Craig est le meilleur James Bond de la saga ; on tient donc trois films d’une qualité indéniable, avec un troisième opus archi-réussi dans son fond et sa forme … parvenant d’ailleurs à renouer avec l’esprit de la saga originelle dans son épilogue. Une œuvre triomphale.