J'ai du mal à me décider sur à quelle point c'est médiocre, sur 1h30 c'est un petit divertissement qui se regarde mais qui est très mou.
En terme technique la lumière n'est pas laide, le montage fonctionne avec des petits jeux de réponses sonores entre certaines scènes (un personnage urine, cut, on entend toujours le bruit de l'urine devenant un bruit de pluie qu'on aperçoit à fenêtre), le couple du film est sympathique et on sent de l'alchimie entre eux par des sourires et une vraie volonté du mari de ne pas causer du tort à sa femme en faisant tout pour régler son problème de somnambulisme.
Par contre c'est vraiment le scam horrifique du mois, c'est à l'image de la décadence d'une certaine horreur moderne: Très peu de stylisation de l'image, un huit clos pauvre qui repose sur une répétition de petites frayeurs sans conséquences construites sur de longs travellings de suspense, du bruit et des visages apeurés, une psychologie du couple qui n'ira jamais beaucoup plus loin que le tout début donnant un film sans aucun fond, qui se sert de la répétition d'un mantra, auriant pu être une ouverture vers une idée de ce qu'est un couple mais qui est finalement une béquille mécanique venant détruire le peu de crédibilité psychologique construite, avec une sorte de formule positive sans aspérité qui met l'histoire dans le cliché et tue la possibilité d'une grâce dans le film (ce type de cliché mécanique dont s'est fait une spécialité le mauvais cinéma hollywoodien).
Quand le fond est mort, il reste encore une chance au film, surtout pour un film de genre, c'est la surenchère, le regain d'énergie qui peut irriguer un film d'action ou un film d'horreur et le sauver du naufrage - par exemple Le Gaucher (1958) d'Arthur Penn a un récit un peu simpliste si on ne voit pas son fond caché (qui le rend passionnant) mais il déborde de séquences pleines de surprises et d'énergies comme celle du mariage. Ici, le troisième acte cherche à mettre un coup de pied dans la fourmilière, se permet trois idées sympas (les murs recouvert de sceau de protection, la diapo très marrante dans le contexte et le plan dans la pupille) mais manque de courage pour aller dans un excès violent déstabilisant, donnant un film qui ne me donne ni confiance dans le cinéma moderne, ni envie d'acheter une meilleure caméra pour faire mes courts métrages quand je vois la fadeur de l'ensemble.