Naissance d'un couple légendaire.
Je plaide coupable ; si j'ai voulu voir ce film, c'est avant tout pour des raisons extra-cinématographiques. Je suis un grand amateur de Serge Gainsbourg, et il est reconnu que le tournage de Slogan lui a permis de rencontrer Jane Birkin avec qui il vivra une histoire mythique.
Donc, je ne savais pas tellement où je mettais les pieds dans cette histoire, surtout que je ne connaissais Pierre Grimblat que comme magnat de la publicité et des feuilletons télé (il est à l'origine de Navarro et de Juli Lescaut !), et au fond, j'ai vraiment bien apprécie, porté par la vision du bonheur affiché par le couple Birkin/Gainsbourg.
Ce dernier joue un réalisateur de pubs qui va vivre une histoire forte, sur quelques mois, avec une jeune actrice anglaise, tout en sachant qu'il est marié et a une fille. C'est un peu une deuxième jeunesse que vit le personnage, qui est deux fois plus âgé que sa conquête.
Il est à noter que Gainsbourg fait le minimum syndical côté dialogues, étant plus souvent muet que Jane Birkin (dont ce fut le deuxième film, juste après Blow Up) qui est une vision magnifiée d'une jeune femme.
Au-delà du film, Grimblat capte le bonheur évident qu'ont Gainsbourg et Birkin à apparaitre ensemble, cette dernière a l'air comme aimantée à lui, avec le sourire d'une femme amoureuse. C'est ce qui rend le film souvent touchant, car il va au-delà de sa propre histoire pour toucher la vie. La scène Birkin s'amuse avec des placards est à ce titre très belle, qui montre à Gainsbourg que si elle le pourrait, elle décrocherait la lune pour lui.
Le film parle aussi de la publicité, avec plusieurs fausses réclames souvent drôles, dont celle qui inaugure le film ; un homme va quitter un train en marche, puis piquer une mobylette, tabasser tout le monde dans une épicerie...pour récupérer une lotion après-rasage ! Ensuite, il va reprendre sa mobylette volée, reprendre le train (toujours en marche !) pour rejoindre un wagon lit où une femme dénudée va s'offrir à lui à cause de l'odeur de sa lotion, le tout en une minute chrono ! Ces scènes sont souvent comme une sorte de détente dans ce qui est avant tout une histoire d'amour.
Peut-être que sans Gainsbourg et Birkin, j'aurais moins accroché, mais voir la naissance à l'écran de l'amour entre deux êtres reste toujours aussi beau, et c'est ce qui compte dans ce film au fond assez singulier (et son mobilier très 60's où un téléphone est incrusté dans une table !) mais au fond très touchant.