La dernière fois que j'ai vu une histoire horrifique avec une force surnaturelle arborant un sourire, c'était avec la creepypasta "Smile.dog" en 2010. Ainsi, en temps normal, je ne serai pas aller voir ce film qui, à première vue me semblait dénué d'intérêt. Mais au fil du temps, quelque chose m'a poussé à entrer dans les salles obscures : le marketing. Dieu que j'ai vu de publicité pour ce film ! Partout ! Sur les réseaux sociaux, sur les bus, dans des B.A au cinéma et à la télé, mon monde était envahie par ce nom si basique qui n'évoquait en moi que le nemesis de Batman. J'ai donc acheté un billet pour une séance en m'attendant à quelque chose de pas terrible, divertissant au mieux. Quelle erreur...
Sorti le 28 septembre et premier long-métrage d'un dénommé Parker Finn, Smile est donc un film d'horreur psychologique teinté de surnaturel et d'éléments de thriller. C'est l'histoire de Rose Cotter, une psychiatre travaillant dans un secteur d'urgence qui, un jour, est face à face avec une passiante paniquée qui finit par se suicider, le sourire aux lèvres. Dévastée et choquée par ce qu'elle a vu, Rose commence à voir des hallucinations de plus en plus violentes jusqu'à la rendre complètement folle.
À première vue, ça semble basique, vaguement inspiré, et à vrai dire, les dix premières minutes du film ne sont pas incroyables. Et pourtant, le film finit par être une descente aux enfers où la folie se mêle au réel d'une manière absolument cauchemardesque.
Ça faisait très longtemps qu'un film d'horreur ne m'avait pas retourné de cette manière, et quand c'est vu dans une grande salle, c'est encore mieux !
Smile est un film intelligent, travaillé et presque profond par moment. C'est peut être qu'une impression, mais j'ai ressenti quelque chose de très personnel dans le scénario et le développement des éléments. Le suicide est vu ici comme un évènement capable de transmettre un virus, une forme de démence, engendrée par un traumatisme. Les personnages qui assistent à un suicide deviennent fou et finissent par se suicider eux aussi. On devient notre peur et on finit (parfois accidentellement) par la refiler aux autres.
Et dans le cas de la protagoniste, c'est encore pire ! Elle qui est psychiatre et qui essaie de comprendre les gens qui deviennent fous, elle finit par perdre la raison et à se faire rejeter par son entourage et par les gens en général. Ça rappelle un peu Mister Babadook mais dans un domaine plus général.
Avec une thématique traumatisante comme celle-là, c'est déjà un bon morceau du gâteau de la réussite dans l'assiette , mais ce n'est pas tout.
La réalisation et la mise en scène sont absolument géniales. Des décors épurés, des cadres restreints qui créent une sorte de claustophobie empêchant le spectateur de fuir pour regarder ailleurs...
Bien sûr, il y a ces satanés jumpscares qui font toujours sursauter même quand c'est prévisible. Au début je pensais que le film en abuserait mais en fin de compte c'est assez maîtrisé et on sursaute pour de bon.
L'ambiance sonore elle aussi est très très cool. De la musique aux bruitages, que ce soit des sons organiques ou purement mécaniques, ce film est sûrement tout aussi terrifiant si on le regarde les yeux fermés. D'ailleurs, avez-vous remarqué cher lecteur, que souvent, à la fin des films d'horreur, on a droit à une petite musique gentille et guillerette après plus d'une heure de souffrance. Un peu comme si un clown avec une casquette à hélices vous faisait un calin après un horrible cauchemar.
Dans le fond, j'ai pas grand chose à reprocher à ce film, à part peut-être le fameux sourire. Malgré le fait qu'il soit sur toutes les affiches de promo et que la communication du film soit presque uniquement faite sur ça, le sourire n'est pas vraiment un élément important du film. Il indique que c'est trop tard, que son porteur est déjà mort et que vous êtes maudit mais ça n'impacte pas vraiment l'imagerie du film. D'ailleurs, le film aurait dût s'appeler Something's wrong with Rose, un titre bien plus intriguant et énigmatique. En fin de compte, le sourire n'est qu'un argument marketing qui permet d'attirer plus facilement les gens au cinéma.
Entre cauchemar paranoïaque et expérience psyhchologique graphique, Smile est une gifle surprise qui marque l'esprit. Premier jet d'un réalisateur, oeuvre morbide et violente par moment, ça ne révolutionne pas vraiment le genre mais ça fait son taf de film d'horreur. Et je l'avoue, il y a des moments où j'ai dû tourner les yeux. Voilà, je confesse...
Attendez, X.......Nope....Smile.......Mais ça nous fait un bingo de l'horreur ça ! Trois super films d'horreur pour le prix d'un ! Décidemment, 2022 aura été une année fructueuse ! Sur ce je vous laisse, et n'oubliez pas de garder le sourire !