Il était évident que le succès de Smile conduirait à un second volet. Comme il est tout autant clair que si celui-ci devient rentable, il aura droit à une suite... Mais on a envie d'être indulgent car Smile 2 fonctionne bien.
L'effet de surprise n'est évidemment plus là, le rythme est moins soutenu et cette suite est inférieure à l'original. C'est entendu. Mais ce serait mentir de dire que Smile 2 ne produit pas son petit effet. Parker Finn fait à nouveau le choix d'effets de mise en scène plutôt que de tout miser sur de pauvres jump scares qui restent ici limités (ceci dit, l'un d'eux m'aura quand même fait carrément bondir...). Et il semble prendre un vrai plaisir à faire des images qui valent le coup.
Ce qui est étonnant surtout, c'est ce retour en arrière. A l'image de son titre qui arbore fièrement son statut de "numéro 2", loin des trouvailles des services marketing pour éviter l'honteuse appellation, on a l'impression que la mode actuelle consiste à revenir aux bases du cinéma fantastique 80's. Tout ce qui était naguère déconsidéré, car usé jusqu'à la corde dans les années 80, est ici fièrement remis au goût du jour. Ainsi, le film est plus gore que de coutume, et ça surprend un peu. Mais pas tant que ça, vu que depuis peu le public semble à nouveau plébisciter les carnages sanguinolents qu'on n'a plus vu au ciné depuis 40 ans. Voir le succès de Terrifier... Également, le film mise beaucoup sur l'obscurité quand les quarante dernières années ont davantage misé sur l'horreur en plein jour, vue comme plus subtile et moins facile. En outre, le dispositif du film reste toujours aussi basique, à la façon du Carpenter première période (en moins bien quand même, faut pas non plus exagérer...), avec une situation balancée comme ça sans explication aucune. Enfin, l'ensemble évoque l'esprit ludique des suites à Elm street de Wes Craven par cette manière que l'antagoniste a de faire naviguer ses victimes entre rêve, fantasme et réalité. Un peu à la façon de Freddy Krüger, autre méchant des années 80 tombé en désuétude depuis pas mal d'années...
Parker Finn est un petit malin qui semble avoir compris que la mode en cinéma répond à une sorte de cycle. Ce qui était il y a peu vu comme ringard a été perdu de vue et peut à nouveau être mis sur le devant de la scène. Du coup, il en profite à fond pour faire du neuf avec du vieux, en ajoutant sa petite patte personnelle. Et mine de rien, ça fonctionne.