Alors même si on est loin du chef-d'œuvre horrifique de l'année, je suis tout de même assez surpris de cette suite de "Smile", une nouvelle fois réalisée par Parker Finn. Assez surpris effectivement puisque je n'avais pas du tout apprécié le premier volet, dont je n'ai d'ailleurs gardé aucun souvenir, ce pourquoi je n'ai d'ailleurs pas été voir ce film au cinéma. Mais finalement, force est de constater que nous sommes dans une suite bien supérieure !
Joel du premier film essaye de refiler le démon à deux espèces de tueurs russes mais à la place, c'est un dealeur qui le choppe. Pendant ce temps, une chanteuse fait son grand come-back après un accident de voiture mais a besoin de médicaments pour soulager son dos. Vous vous doutez de la suite, elle se rend chez le dealer et rebelote, elle a le démon (littéralement comme au figuré).
Déjà, nous avons ici une mise en scène très soignée qui nous met d'ailleurs dans le ton dès la scène d'introduction. Nous sommes en effets devant un plan-séquence particulièrement réussi qui, s'il n'apportera pas grand-chose à l'intrigue (enfin il est assez long pour ce qu'il raconte en plus d'être incohérent avec les règles des films), il est esthétiquement et techniquement particulièrement réussi ! Et c'est ce que le réalisateur va tenter d'insuffler à son film sur toute sa durée : des plans longs qui prennent le temps d'installer une ambiance pour mieux surprendre son spectateur, rompant alors avec un cinéma de genre grand public avec 56 plans à la minute auquel on est normalement habitué.
Il n'empêche que si la mise en scène est très réussie (avec des mouvements de caméra léchés etc. et puis par exemple cette scène dans le couloir aux miroirs avec les espèces d'acrobates, qui fonctionne vachement bien), l'histoire l'est un peu moins. En effet, bon déjà elle est ultra-prévisible avec ce concept de pop star qui attrape un démon.
Effectivement, puisque le démon se propage à travers les gens qui regardent la victime au moment de son suicide, bah là on se doute bien de quelle manière le démon va profiter pour se propager plus rapidement, surtout pour teaser un potentiel "Smile 3".
Alors on pourrait se dire que c'est anecdotique et en-soi, ça l'est, ça ne concerne que la toute fin. Mais pour arriver à cette fin, relativement incohérente avec les évènements que vit le personnage principal, eh bien, il faut passer par des twists de plus en plus grossiers jusqu'à ce que cela en devienne fatiguant. Autant si le premier était raté, il avait au moins eu le mérite de proposer un twist particulièrement réussi à la fin. Ici, c'est pataud et surtout attendu.
De plus, sur deux heures, le film n'est pas toujours captivant même s'il tente de creuser le thème de la superstar contrôlée par son entourage, voire même sa mère, puisque nous sommes ici devant une sorte de "parodie" (même si le terme est fort) de Lady Gaga. Mais malheureusement, le scénario ne fait survoler ce thème, ce qui est bien dommage puisque cela aurait pu être bien plus mis en parallèle avec le contrôle du démon (lequel est le vrai monstre, tout ça, tout ça, mais bon, est n'est dans un film philosophique non plus). On retiendra d'ailleurs la performance des acteurs et notamment de Naomi Scott qui est particulièrement bonne !
Si "Smile 2" étonne de par sa mise en scène travaillée et léchée (et encore, je n'ai même pas parlé des chorégraphies etc. qui sont également très bonnes ; le réalisateur sait très bien utiliser son contexte, notamment l'espace scénique etc.), c'est moins le cas pour son intrigue assez convenue.