Un très bel exercice de style de la part de Brian De Palma, qui n’aura de cesse de nous bluffer pendant les 90min que compte le film. Et il démarre fort, avec un (faux) plan-séquence de 12min en guise d’ouverture (comme cela était déjà le cas avec Le Bûcher des vanités - 1991). Alors certes il est truqué à plusieurs endroits (les raccords ont lieu entre divers éléments ou décors), mais il faut bien admettre que ce dernier reste encore aujourd’hui d’une redoutable efficacité et de toute beauté car tous ces trucages ne sont pas visible à l’œil nu (sauf pour les cinéphiles les plus aguerris). Sans oublier le plan-séquence se déroulant pendant le générique de fin.


Peaufinant, voir magnifiant sa mise en scène avec des prises en vue subjective, un travelling en plongée verticale (les chambres de l’hôtel) en passant par l’utilisation du split-screen. En terme de démonstration scénique on en a eu pour notre argent, avec les innombrables seconds-rôles ou arrières plans qui nous réservent leur lot de surprises et/ou d’indices.


Et il continuera de plus belle, avec son puzzle scénaristique & dramaturgique, en brouillant les pistes par exemple (en jouant notamment avec la réflexion, sur les faux-semblants et les divers points de vues), on a d’ailleurs droit à une magnifique reconstitution du match de boxe en flash-backs et où l’émotion peut se lire sur le visage de Stan Shaw qui incarne le boxeur).


Autre point fort du film et pas des moindres, son casting. Avec un Nicolas Cage jubilatoire en loser égocentrique, aux côtés de Gary Sinise & Carla Gugino. Force est de constater que plus de 20ans après, ce film n’a pas pris une seule ride !


(critique rédigée en 2009, réactualisée en 2012, puis en 2020)


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le 4 août 2012

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