Après être sorti d'un « Gentlemen » que j'avais bien apprécié, l'envie m'a pris de revoir le film culte de Guy Ritchie : j'ai évidemment nommé « Snatch ». Pourtant, loin de passer un mauvais moment (au contraire), je n'ai clairement pas ressenti le plaisir que j'avais pu avoir lors du premier visionnage. L'effet de surprise passé, probablement, mais pas que : moins drôle, moins savoureux, moins percutant... presque tout ce dont je me souvenais a dû être revu à la baisse, y compris le personnage de Brad Pitt, offrant toutefois parmi les meilleurs moments de l'œuvre.
Cela a beau être (en partie) volontaire, on se perd un peu trop régulièrement dans un scénario multipliant les protagonistes et les sous-intrigues pas toujours évidentes à relier (on y arrive surtout dans la dernière ligne droite). Toutefois, si le film a aujourd'hui ce statut, ce n'est pas non plus par hasard : j'avoue d'ailleurs avoir été agréablement surpris par une réalisation certes assez « speed » et non sans quelques excès, mais se distinguant surtout par son rythme, un sens aigu du montage et quelques plans vraiment torchés, l'efficacité des scènes d'action ne faisant également aucun doute.
De plus, s'ils sont donc moins marquants que dans mon souvenir, les différents personnages, écrits avec un soin et un humour évidents, restent de bonne facture
(à ce titre, faire disparaître aussi brutalement celui d'une star comme Benicio Del Toro était quand même assez couillu!),
souvent interprétés par une flopée d'acteurs du cru (le trio Lennie James - Robbie Gee - Ade, en bras cassés d'anthologie, est particulièrement réjouissant), bien dans l'esprit de ce Londres « criminel ». Bref, si vingt ans après « Snatch » a perdu de sa superbe, sa verve et son univers singulier lui permettent de garder un certain attrait, au risque de légèrement décevoir lorsqu'on est déjà en terrain connu.