Avec des films comme Memories of murder, Mother ou The Host, autant dire que le premier film "international" de Bong Joon-Ho était attendu.
Pour cette fresque d'anticipation, le réalisateur Sud-Coréen délaisse un peu ses ambiances très terre à terre et plonge pleinement dans la science-fiction avec l'adaptation de la BD Le Transperceneige.
Après une nouvelle période glaciaire, les derniers survivants de l'humanité prennent place dans un train condamné a effectuer sans cesse le tour du monde. A l'intérieur, chaque wagon a son importance et toutes les classes sociales y sont représentées. A la tête du train, les riches et à la queue, les pauvres. Une situation intolérable pour Curtis et Edgar, deux hommes prêts à déclencher un coup d'état pour se rendre à l'avant du train.
Avec un scénario à l'image de poupées russes, on a envie de découvrir ce qu'il se cache derrière chaque nouvelle porte jusqu'au dénouement. Bong Joon-Ho filme ce huit clos avec la virtuosité qu'on lui connait et l'ambiance du film oscille entre violence et humour potache. Certaines scènes, comme celle du nouvel an, sont tout simplement lunaires, décalées et exquises. Pourtant, il manque quelque chose au film pour être véritablement puissant. Tout en restant un bon film, Snowpiercer n'a pas la virtuosité d'un Memories of Murder ou la force d'un Mother, deux films qui offraient pourtant au réalisateur beaucoup moins de liberté. Niveau personnages, on a aussi été habitué à mieux si ce n'est Tilda Swinton absolument méprisable et géniale et porte-parole ignoble d'une richesse impitoyable.
Une fresque filmée à la manière d'un jeu vidéo, avec des wagons aux level design très différents, qui tente de poser des questions sur la nature humaine sans pour autant gagner en profondeur. Les fans du réalisateur seront déçus. Les autres y trouveront leur compte.