Alors que la Terre est devenue un désert de glace invivable, les derniers survivants de l'humanité sont réfugiés dans un train équipé d'un moteur à mouvement perpétuel. Sauf que les hommes y sont séparés par classes, et que les plus misérables d'entre eux, croupissant au fond du train, entendent bien se révolter et prendre le contrôle de la locomotive.
"Snowpiercer" est une œuvre post-apocalyptique singulière. Outre la diversité de ses origines (production sud-coréenne, tournée principalement en anglais, basée sur une bande dessinée française !), le film se veut à mi-chemin entre la SF et la fable sociale, choix artistique qui lui permet de mettre de côté les quelques invraisemblances de son point de départ. Par ailleurs, l'ensemble s'avère particulièrement créatif. Si les grands thèmes ont déjà été traités par ailleurs (nature humaine qui laisse ressortir sa noirceur dans la difficulté, lien entre instinct de survie et folie, etc.), Bong Joon-ho les amène ici avec plusieurs idées originales.
On appréciera également la mise en scène inventive, avec le dévoilement de wagons de plus en plus luxueux au fur et à mesure que nos héros avancent dans le train, mais aussi quelques scènes d'action très réussies. Enfin, la distribution internationale est de qualité, pour des personnages plus complexes qu'ils n'y paraissent (John Hurt en humble mentor, Chris Evans en leader au passé trouble, Song Kang-ho en ingénieur allumé, ou Tilda Swinton en ministre infecte). Un film à découvrir.