Après les Frères Lumières...
Le pitch du film: "C'est l'histoire d'un train qui roule"
En voyant cela, certains crierait au plagiat du fameux film des Frères Lumières :"Entrée d'un train dans la gare de La Ciotat". À ceux là, je dirais qu'ils ont raison, mais pas totalement. Car Le Transperceneige est à mi chemin entre ce fameux film muet et Stalker de Tarkovski.
Souvenez-vous du spectateur de 1889 qui se demandait: "Mon DIEU! Le train va t'il s'arrêter ou nous foncez dessus?!!!"
Souvenez-vous du spectateur de 1979 qui voit le film de Tarkovski: "Mais vont t'il arriver à cette mystérieuse chambre au coeur de la Zone?"
Le Transperceneige c'est l'étrange mélange entre les deux.
Cela commence par une lutte des classes, l'avant du train VS l'arrière (la chaussure et la tête), puis ça bifurque vers des questionnement métaphysiques avant de revenir vers la lutte des classes.
Et le film m'a immédiatement happé. L'univers post-apocalyptique m'a beaucoup plu et fasciné.
Et concernant le train, on commence à l'arrière du train avec des prolétaires si je puis dire et on fantasme sur l'avant du train. À quoi ressemble t'il?
Et cet intérêt va en décroissant. Plus on avance vers l'avant moins on fantasme sur l'avant. Et on finit par voir arriver les grosses ficelles dès que nos protagonistes rentrent dans la Machine...
Et la fin est bâclée. Sans prétention de ma part, mais cette fin c'est pas Bong Joon-Ho, ce génial Sud-Coréen. Pourquoi est t'il autant juste au boutiste? Lui qui avait fini Memories of Murder sur une fin ouverte géniale.
[Spoilers (légers) à suivre]
Pourquoi Ed Harris, l'antagoniste, est t'il si peu ambigüe?
Pourquoi Chris Evans est t'il absent du dernier tiers du film?
Pourquoi ce personnage du bourrin en costume qui ne meurt jamais?
Bref, pourquoi être rentré dans cette PUTAIN de MACHINE?!
Sûrement à cause du propos du film.
Tarkovski, lui n'était pas rentré dans la Chambre pour sa fin qui est "Le chemin est plus important que la fin"
Bong-Joon Ho, lui, c'est "Il faut casser le système pour s'en sortir". Et pour cela il FAUT rentrer dans la Machine. Donc pourquoi ces ficelles scénaristiques?
J'ai mis 8 tout de même, j'ai même hésité à lui mettre 9. Et pourtant je lui tire dessus comme sur un pigeon épinglé sur un arbre. La fin m'as gêné que après coup. Sur le moment, au moment des twists finaux j'étais :"La VACHE! C'est donc lui!!!"
Et les deux premiers tiers sont vraiment vraiment très bien. Notre sud Coréen sait filmer, ce train m'as vraiment fasciné (il faut que je chope la BD de notre français!) et le scénario est plus que correct. C'est juste dès que cette satané porte de la Machine s'ouvre que tout se gâte et c'est vraiment dommage.
J'en veux à cette porte en réalité.
Pour en finir avec Tarkovski, j'ai fait une comparaison avec le chef d'oeuvre qu'est Stalker car j'espérais que Le Transperceneige ai une profondeur identique, j'espérais mais le propos ne s'y prêtait pas.
Pour en finir avec les frères Lumières. Et bien ici aussi le train s'arrête. Sauf que l'on n'est pas du tout soulagé, car ce train, on l'aime quand il roule.
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