L'homme qui avait tout compris
Je n'avais jamais été attiré par les documentaire de manière générale.
Mais, après avoir vu quelques extraits de "L'Homme à la Caméra", j'ai tout de suite été interpellé. Serais-ce le film qui enlèverais tout mes préjugés sur ce genre cinématographique? Et bien oui!
J'ai donc regardé cette oeuvre. Je tiens à préciser que j'ai regardé la version mit en musique par le Cinematic Orchestra, version où la musique clarifie nettement le propos de Dziga Vertov.
Tout de suite, ce qui marque c'est ce montage. Les plans s'enchaînent à une vitesse impressionnante, tout ce qui caractérise le cinéma russe du début de ce siècle. Car si Eisenstein, aussi génial qu'il puisse être, surdécoupe à des moments, Vertov arrive à trouver un rythme de montage parfaitement regardable.
Le "scénario", si on peut l'appeler ainsi, est la vie d'une ville, Odessa pour être précis, tout au long de la journée. Donc, ce documentaire s'avère être un excellent document pour connaître la vie sous le joug soviétique.
Certains diront que Vertov, sous la pression de l'Etat, donne une vision positive de l'URSS. Il est vrai que la vie a l'air sereine... Mais, au début du film, Vertov filme des sans abris sur les quais, ce qui n'est pas du tout l'incarnation du bonheur soviétique! En contre partie, il filme des sportifs, avec l'utilisation astucieuse du ralenti, or la culture physique était un des fondements de la société sous l'URSS. Donc Vertov montre tout de même les valeurs chères à son Etat.
Avec le principe de la caméra-oeil, c'est que rien (ou presque) n'est mis en scène. Ainsi, les passants dans la rue regardent la caméra comme un objet de curiosité. On pourra donc dire que les images filmées par Vertov sont très fidèles à la vie de l'époque, malgré une pression de l'Etat.
Je préfère donc presque ce film de Vertov à tout ceux de Eisenstein. Car les films de ce dernier sont baignés d'un patriotisme qui inonde l'oeuvre et qui rend le film intéressant uniquement d'un point de vue montage.
Après avoir vu "L'Homme à la Caméra" on a qu'une seule envie: Prendre son reflex ou sa caméra et partir filmer, monter et montrer..."
Une oeuvre très moderne qui est une source d'inspiration inépuisable.