Sans aucun doute le film le moins personnel de Bong Joon-Ho, qui se rapproche beaucoup de la superproduction à gros budget. Loin de son chef-d'oeuvre Memories of Murder, sorti il y a dix ans, le réalisateur coréen, devant respecter un certain cahier des charges, s'attaque à une oeuvre post-apocalyptique en adaptant sur grand écran la bande dessinée éponyme (dont je n'avais jamais entendu parler). Le film est-il mauvais pour autant ? Et bien détrompez-vous !
Evidemment, le principe du film - huis-clos dans un train - permet toutes les métaphores possibles : ascension sociale (mouvement vertical) matérialisée par la prise d'assaut d'un train (mouvement horizontal), où les wagons laissent place à différentes couches de la société. Inutile d'épuiser tous les messages véhiculés par le film, celle-ci suffit à nous faire comprendre que Joon-Ho évite avec brio les poncifs de tout blockbuster, et parvient à proposer sa vision personnelle tout en visant le plus grand nombre. Plutôt malin.
Côté casting, sur le papier les dents pouvaient grincer. Mais finalement, le plus à craindre -Chris Evans- se révèle être l'atout majeur du film. Une vraie bonne gueule de héros avec son bonnet sur la tête et sa rage de vaincre. Si si, c'est possible. Reste les autres acteurs, un peu là pour cabotiner (Hurt, Swinton, Harris) ou pour essayer de se montrer tant bien que mal (Bell).
Proposer un blockbuster grand public sans faire de concession sur sa vision personnelle de l'oeuvre, c'est une denrée bien trop rare de nos jours, alors on accueille Snowpiercer les bras grands ouverts.