J'attendais beaucoup de ce film,et il faut dire qu'il ne m'a pas déçu. Le premier gros point positif est qu'il a su me surprendre.

Certes, les trailers du Transperceneige suffisent à ne pas avoir de surprises sur le contenu de chaque wagon et les temps forts du film (le wagon-aquatique, le wagon-jardin, le wagon-école...) mais en revanche, concernant le ton, les personnages, quelle surprise !

Il faut reconnaître que ce film est un film sombre, violent, capable de retourner l'estomac. Si la violence dont je parle n'était que physique et reposant sur du sang bien présent, cela passerait encore. Mais la vraie violence à laquelle le spectateur est confronté est une violence morale. Curtis, le héros, est un personnage confronté continuellement à l'horreur pour survivre. Les scènes Spoiler :où il doit choisir entre le vie de son ami Edgar et la vie de tous les hommes qui se battent pour lui ; le moment où il raconte son passé lors de son arrivée dans le train ; la confrontation finale avec Wilford, plus psychologique que physique (et Dieu merci !) sont impressionnantes.

D'ailleurs, les performances de tous les acteurs, en particulier de Chris Evans en Curtis sont à saluer. Chris Evans, ou celui que l'on voit à tort comme le type sans cervelle qui ne joue que des brutes, est ici très émouvant, très crédible en leader malgré lui. De même, Song Kang-Ho et Ko Asung, les grosses révélations de ce film, se sont vu attribué, selon moi, les deux meilleurs rôle du film. Mais comme il est agréable de voir confier des rôles importants et intéressants à des coréens, libres de parler leur langue ! Car oui, le Transperceneige est un film international qui est crédible (enfin) au niveau des langues utilisées. Pour en finir sur les performances d'acteurs, Tilda Swinton, Ed Harris et John Hurt livrent ici une performance à hauteur de leur talent, déjà reconnu.

Un autre élément que j'ai beaucoup apprécié, en plus de la surprise du premier visionnage et des performances d'acteurs, est l'intemporalité des thèmes abordés : propagande, travail des enfants, luttes des classes, place de chacun dans le monde... Car la force de la science-fiction, de la vraie science-fiction est bien de transposer des problèmes passés, présents au futur, de les grossir, les exploiter afin de faire réfléchir sur les conséquences extrêmes.

Alors oui, j'en ai peut être fait un peu trop à débattre une heure après le film sur des sujets de société, à analyser des petits détails du long métrage et à en tirer des théories foireuses (surement), en attendant... ça fait du bien !

Donc merci Bong Joon Ho de m'avoir fait découvrir une oeuvre intelligente, donné envie de découvrir le matériau de base, et de m'avoir fait réfléchir ainsi.
mewnaru

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