Je ne connais pas la BD qui a inspiré ce film, mais une chose est sûre - je vais m'y intéresser très sérieusement.
Deux heures de film qui passent à tout allure, c'est vraiment bon.
Entre lutte des classes (enfin... pas vraiment) et dystopie, entre anticipation et film d'action, le film est bon sur tous les aspects.
Les quelques scènes d'action sont vraiment bien foutues, avec un petit coup de cœur pour le ralenti en pleine mêlée. On ne s'ennuie jamais lors des combats, on ressent bien la tension qui habite les protagonistes, on y est. En dehors des combats, c'est la même chose. La queue du train est crade, juste comme il faut, les premiers wagons ensuite continue à donner cette ambiance dégueulasse, qui laisse, peu à peu, la place à un truc presque aussi dégoûtant. Il faut voir la salle de classe ! et le luxe indécent au fur et à mesure qu'on s'approche de la tête... Le mec qui tient la caméra est un bon, le mec qui a fait les décors également.
Les acteurs sont bons, tout simplement. Justes, crédibles, sauf, peut-être, Ed Harris et John Hurt, un peu moins convaincants, mais rien de choquant en tout cas.
En ce qui concerne le message principal du film, entre lutte des classes et darwinisme social, j'aurais juste envie de dire que c'est plus compliqué que ça. Il n'y a pas de prolétaire, il n'y a pas de capitaliste - la Machine est autonome. Mais il y a ceux qui doivent bosser pour s'occuper, et ceux, mieux placés, qui ont d'autres loisirs ; l'opposition entre ces deux groupes est évidemment indécente, mais il n'y a pas de marxisme ici, pas d'exploitation de l'homme par l'homme. Il y a tout autre chose...
Un petit mot sur la fin, sans spoiler : elle est évidemment ouverte, évidemment sujette à interprétation. Elle ne ruine absolument pas le propos du film, et elle n'est au final décevante que parce qu'elle est complètement prévisible, et si on n'est pas charitable envers le film.
Là où moi j'ai vu la preuve de l'existence d'un écosystème complet dehors (et donc que la propagande du train est complètement à la ramasse, car la vie et l'espoir existent), certains ont vu juste un ours et se sont demandé comment ce pouvait être possible, vu justement qu'il n'y a pas d'écosystème.