Le documentaire, en noir et blanc, est le résultat d’entretiens filmés en vidéo avec 23 actrices, françaises ou non, connues ou pas : Jane Fonda (39 ans, francophone, se plaignant d’avoir dû porter des faux cils et des faux seins), Juliet Berto (29 ans, qui évoque, notamment, sa vie avec sa sœur et ses enfants), Marie Dubois (39 ans), Maria Schneider [24 ans, peu diserte sur « Le dernier tango à Paris » (1972) de Bernardo Bertolucci, film qui la brisera pourtant], Shirley MacLaine (42 ans, dans une interview, télévisée, par Michel Drucker), Jill Clayburgh (32 ans), Anne Wiazemsky (29 ans) pour n’en citer que 7. Pourtant encensé par la critique [« D’une tonifiante drôlerie et d’une impeccable précision » selon Jean-Michel Frodon des « Cahiers du Cinéma en 2007, « Fait partie des films qu’il faut avoir vus au moins une fois dans vie » selon Louise Vendegiste des « Inrockuptibles »], le film est entaché de défauts, tant sur la forme que sur le fond et a surtout un intérêt historique. Il est proche d’un film amateur avec des images peu nettes (celles des photos des actrices montrées au début), mal cadrées (une plante dans le champ à droite chez une actrice, zoom avant non nécessaire), improvisées (un chien qui passe dans le champ, quelqu’un qui sonne à la porte de l’actrice), mal sonorisées (Jill Clayburgh est interrogée sur sa terrasse, le son de sa voix étant couverte par un avion qui passe). Outre que le nom des actrices ne soit pas mentionné à chacune de leur intervention, les questions ne sont pas toujours d’une grande pertinence (avez-vous tourné des scènes chaleureuses avec des actrices ?) ainsi que les réponses, proche de l’enfilage de perles : certaines actrices semblent découvrir leur métier, regrettant que les rôles jouées ne correspondent pas à leur personnalité (sic). Dernier point, aucune actrice n’évoque, même à demi-mot, les harcèlements, psychologiques et/ou sexuels qu’elles auraient pu subir (omerta ?) et dont le mouvement « me too » a révélé, en 2017, après l’affaire du producteur Harry Weinstein, l’existence dans le milieu du cinéma. D’où un film ennuyeux qui dure 1h52, qui a mal vieilli et qui dessert la cause du féminisme.