Solaris a ses admirateurs, qui crient au chef d'œuvre absolu, tant dans la forme que sur le fond. Et puis Solaris a ses détracteurs, qui trouvent que 2H45 de SF russe philosophique c'est quand même pas mal chiant.
Et moi, je dois bien admettre que les deux camps ont des arguments valables.
Oui c'est parfois sublime, certaines scènes (celles dans la nature en particulier) sont superbes, et le film installe une véritable ambiance envoutante, profonde.
Au niveau de la portée philosophique, oui ça ouvre beaucoup de pistes de réflexion, mais là où certains y voient des interprétations infinies, j'y vois aussi le fait que nombres de thèmes sont effleurés.
Après, Solaris, c'est aussi par exemple un plan de 15 minutes sur un trajet en voiture, sans paroles, pour symboliser la conscience troublée d'un personnage, et sûrement plein d'autres trucs compliqués qui me sont passés au dessus, comme la notion de destin (route toute tracée), l'infini (route sans fin), l'errance heideggérienne et toussa. Un quart d'heure. De voiture. Je vous en remet 5 minutes ? Non merci, ça va.
Bon, j'exagère volontairement, le film ne se résume pas à ça heureusement. Les 2H45 passent plutôt bien, l'œuvre dégage une certaine puissance et m'a bien accroché, mais je n'y ai pas trouvé le chef d'œuvre annoncé.