Il est des trips si personnels, si élaborés et si ambitieux qu'ils ne peuvent à s'adresser à toutes les vastes personnalités qui peuplent ce monde et qui voient des films.
On peut trouver ça trop long, je le conçois. On peut passer complètement à côté de cet objet planant, méditatif. Mais pour peu qu'on ait la chance de se sentir concerné, et que plutôt que de nous rebuter cette longue scène en voiture (par exemple) nous ouvre grand les yeux, bon sang qu'on admire Solaris (à ne pas confondre avec son remake hollywoodien, moins magistral).
Là, on flotte à l'altitude du génie. C'est du cinéma qui se passe ailleurs, là où nos yeux ne distinguent rien, aux confins de l'univers comme en notre intérieur tortueux. C'est le grand voyage en soi, la découverte de l'inconnu.
Il y a ce petit quelque chose d'indicible qui élève notre esprit plus haut que la philosophie des philosophies lorsque l'on ressent cet univers en levant le nez vers les étoiles. Ce mystère que l'on pressent et qui nous dépasse, la relativité abyssale nous diminuant tant que l'on n'existe presque plus.
Oui, c'est un peu ça, ce film et l'impression qu'il nous laisse lorsque c'est terminé... Ce sourire qui s'accroche à nous quand nous ramenons notre regard au fil de l'horizon nocturne, de retour à nos vies, à notre planète, mais grandi par un instant d'ailleurs.