Une Dystopie Qui Peine à Briller
La première impression est rarement la bonne, dit-on. Et dans le cas de "Soleil vert" de Richard Fleischer, c'est une affirmation qui se vérifie. Ce classique de la science-fiction des années 70 n'a pas exactement vieilli comme un bon cru.
L'idée centrale de "Soleil vert" est fascinante : une Terre surpeuplée, épuisée de ses ressources naturelles, où la nourriture synthétique est la seule option de survie. Pourtant, le film ne réussit pas à exploiter pleinement ce concept. L'enquête policière qui sert de fil conducteur est lente, laborieuse et manque de suspense.
Charlton Heston, Leigh Taylor-Young et Edward G. Robinson sont des acteurs chevronnés, mais même leur talent ne peut sauver le film de ses défauts. Robinson, dans son dernier rôle, est touchant en Sol Roth, mais son personnage aurait mérité un développement bien plus substantiel.
À l'époque de sa sortie, "Soleil vert" avait un message écologique percutant. Aujourd'hui, alors que nous sommes inondés d'œuvres abordant les questions environnementales de manière plus subtile et impactante, le film semble presque naïf dans sa tentative de nous alerter sur les dangers de la surconsommation. La brume verte qui recouvre le monde est plus kitsch que convaincante.
Le Trauma
L'un des points les plus encenssés du film est sa fin. Malheureusement, cette fin est déjà le plus souvent déjà connu par les spectateurs avant de voir le film tant elle est populaire. Moi-même j'ai été divulgaché plusieurs fois avant d'y poser mes yeux.
Mais surtout, même en supposant que l'effet de surprise foncitonne (et le film est suffisament bien fait pour que ça marche bien si vraiment on ne la connait aps à l'avance), ce twist choquant en 1973, a perdu de son impact avec le temps. L'effet de transgression que le film aurait pu avoir à sa sortie s'est émoussé au fil des décennies. Peut être à l'épreuve du réel.
"Soleil vert" a sans aucun doute sa place dans l'histoire du cinéma de science-fiction dystopique, mais il n'a pas réussi à conserver la fraîcheur et la pertinence qui le caractérisaient certainement à sa sortie.
"Soleil vert" est Soylent Green : un pâté fade verdâtre