Film d’anticipation pessimiste, contestataire, visionnaire et toujours d’actualité 50 ans plus tard.

L’an 2022, les hommes ont épuisé les ressources naturelles de la Terre, tuant la végétation et la plupart des espèces animales. La population mondiale parvient à se nourrir qu’à l’aide d’un produit synthétique appelé “Soylent”, rationné par les gouvernements…


Librement adapté du roman éponyme de Harry Harrison (dont l’action se situe en 1999), Richard Fleischer en tire une oeuvre hautement pessimiste et contestataire, qui aborde bon nombre de sujets en tout juste 90min (le chômage, la surpopulation, l’exode, l'euthanasie volontaire, l’écologie ou encore la place des femmes réduite à n’être que des “meubles” assignées à des individus ou à des immeubles et leurs copropriétaires).


Soleil vert (1973) est une oeuvre phare du cinéma d’anticipation et reste encore plus que jamais d’actualité 50 ans plus tard. Après son pré-générique (un diaporama qui remonte le fil du temps à travers deux siècles de progrès jusqu’à la révolution industrielle), on devine aisément où il veut en venir (l’accroissement sans fin jusqu’à l’épuisement des ressources et la pollution qui en découle). Le réalisateur parvient à rendre crédible son récit grâce à une parfaite retranscription. S’il situe son récit en 2022, il évite tout le côté futuriste et c’est grâce à cela que l’on parvient à s’identifier au film et aux protagonistes (et c’est ce qui explique aussi pour quelle raison il ne semble pas daté et ne souffre pas du poids des années).


Côté distribution, Charlton Heston conclut ici sa trilogie post-apocalyptique, après La Planète des singes (1968) & Le Survivant (1971) et forme un magnifique tandem aux côtés de Edward G. Robinson. A ses côtés, on ne boude pas notre plaisir d’y retrouver Chuck Connors (Le Détraqué - 1973).


Entre la nourriture de synthèse, la police anti-émeute (qui utilise des “dégageuses”, sorte de bulldozers pour chasser les insurgés) et cette catastrophe climatique, difficile de ne pas faire plus visionnaire que ce film.


(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2024)


http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

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le 19 janv. 2024

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