Qu'est-ce que tu préfères toi ? Être abandonné ou trahi ? Trahir ou abandonner ?
J'aime beaucoup cette question en ce moment ; elle est drôle et mesquine, elle est apparue dans ma tête un matin, comme tant d'autres, et depuis elle me hante, parce qu'elle est, évidemment, absolument sans réponse. Chacun ses goûts.
Ce film que, bizarrement, j'allais voir plus qu'au hasard ne parle que de ça, du début à la fin. Han Solo supporte étonnamment bien les trahisons, on le sait depuis les premiers films, il a parfois la morale flottante, Han Solo joue pour jouer, et tout le monde sait qu'un coup bas, c'est toujours une chance de plus de grimper, plus vite, plus haut. Comme tout le monde, Han se contente de penser comme lui-même, et il le dit d'ailleurs, vers la fin à Becket, qu'il ne peut s'empêcher de soutenir.
Autour de lui, c'est un monde de traîtres, de revers et de changements de camps, un monde de survivants psychotiques et de paranoïaques. Et ça se passe presque toujours bien, en "souriant". Définitivement, Han Solo ne craint que l'abandon. Rappelez-vous ce retour héroïque originel. Cette fois, le retour de Solo est un peu moins héroïque, mais passons, on ne peut s'empêcher de l'aimer un peu maintenant qu'il est là.
Sinon, c'est drôle quelques minutes, l'enfer de 14, la marche impériale dans un petit écran, souvent bâclé, souvent confus. (Mais la confusion, on y reviendra, c'est le moteur de la trahison.) Très confus, même, à l'image de la très bizarre apparition finale. Alors qu'est-ce que je deviens moi ? Je doute.
Et lentement, Star Wars se sépare en deux arcs. Le canal historique, que Disney craint d'abandonner, et ne cesse de trahir. Et ces inter-épisodes, mutants mutilés mais amusant, qui ont abandonné leurs ancêtres royaux.
L'avenir s'annonce radieux !