Spin off de la franchise Star Wars, dans lequel on retrouve un jeune Han Solo évoluant dans les bas-fonds d’un monde criminel. Le film est surtout l’occasion de découvrir comment Han Solo est devenu le personnage que l’on connait dans la saga et comment il a rencontré Chewbacca et Lando. Si le résultat n’est pas mauvais, il est vrai que l’on peine à trouver une légitimité au film, ou en tout cas un véritable intérêt, car l’intrigue n’est pas vraiment des plus essentielle à la compréhension de l’univers, je dirais même, qu’elle aurait plutôt tendance à nous éparpiller avec la présence de personnages inattendue, comme Qi’ra, qui de toute évidence attendait une suite (qui ne viendra peut-être pas) pour justifier sa présence.
J’ai aimé l’action, notamment la séquence du train, les lieux singuliers que le film nous fait visiter, le personnage de Beckett qui est plutôt bien amené. J’ai aimé l’ambiance du film, bien entendu.
Les acteurs sont bien sympathiques, j’ai surtout aimé Donal Glover et Woody Harrelson qui donnent tout son piquant son film. Alden Ehrenreich ne se démarque pas tout à fait pour un premier rôle. Et à ma grande surprise, je n’ai pas aimé la prestation d’Emilia Clarke, mais cela vient peut-être du fait que j’ai trouvé son rôle ambigu usant sur la longueur.
Je n’ai pas vraiment apprécié l’histoire, qui s’avère finalement très banale. Je trouve que le rythme est laborieux, le film accuse de surprenantes longueurs. C’est la deuxième fois que je le vois, et j’ai dû m’y reprendre à trois fois, parce que je m’endormais toujours (soit j’étais très fatigué ces derniers jours, soit je me faisais chier, je crois qu’il y a un peu des deux).
Le gros problème que j’ai avec ce film vient de son intention, très faible. Disney est tombé dans le piège du film facile, en essayant d’exploiter au maximum l’une de ses franchises phares, au risque de la tarir avec une omniprésence envahissante. Rogue One se justifiait par un intérêt scénaristique évident, car il répondait à une question essentielle à savoir, comment les rebelles ont-ils récupéré les plans de l’étoile noire ? Solo, en revanche, nous dévoile le passé du célèbre protagoniste, mais aussi apprécié soit-il, il faut bien admettre que ses aventures peinent à nous intéresser, tant elles ne reposent sur aucun véritable enjeu pour le destin de la galaxie.
Aussi j’en veux un petit peu aux Studios Disney, parce qu’il apparait clairement que ce film a été pensé comme le premier d’une série, peut-être une trilogie, et qu’étant donné qu’il n’a pas marché, le public risque de rester avec une parenthèse ouverte qui ne sera probablement jamais fermé (si ce n’est au détour d’un autre arc). Cette fin ouverte est frustrante, on a envie de connaitre les aboutissants, et en même temps on se dit que la collection Solo pourrait atteindre des sommets de nullités avec une suite. Lorsqu’il s’agit d’un patrimoine aussi énorme que Star Wars, un arc narratif devrait toujours trouver un aboutissant, en dépit de son succès auprès du public, ne serait-ce que pour préserver l’harmonie de la franchise. Mais entre les trilogies numérotées, les séries animées, les séries Disney+, les spin-off, les épisodes spéciaux, etc., on arrive plus vraiment à s’y retrouver. Si vous ajoutez à cela des trilogies dépourvues de leurs prochains épisodes, on se retrouve en pleine cacophonie, qui nous fait dire que Disney a eu les yeux plus gros que le ventre.
Quoi qu’il en soit, le film est grandement divertissant (même s’il n’y a peu ou pas de batailles spatiales, de sabre laser, et de maitre Yoda). S’il s’avère faible sur certains aspects, il est toujours plus honorable que le traitement (légèrement hérétique) de la trilogie de Kylo Ren, et ça c’est déjà pas mal.