Après le succès de "Rogue One", Disney décide de poursuivre ses spin-offs de l'univers "Star Wars", autrement dit des films se déroulant entre les épisodes et s'attardant sur des éléments ou personnages apparus dans ceux-ci. "Solo" s'intéresse donc à la jeunesse de Han Solo, avant qu'il ne rencontre nos héros de l'épisode IV. Un concept inutile, tant le personnage solitaire, embrouilleur, insolent, et séducteur de Han Solo est apprécié des fans de "Star Wars" sans que l'on connaisse ses origines. Quid du résultat ?
"Solo", c'est d'abord une production houleuse, puisque les réalisateurs initiaux (Phil Lord et Christopher Miller, connus pour leurs comédies déjantées) ont été écartés en court de production pour être remplacés par le plus consensuel Ron Howard. C'est la patte de ce dernier qui s'en ressent clairement, le film manquant d'audace et d'humour. Par ailleurs, il peine à réellement développer le personnage de Han Solo (incarné par un Alden Ehrenreich qui se limite souvent à surjouer les tics du jeune Harrison Ford), se contentant d'expliquer divers détails esthétiques sans intérêt (l'allure du Faucon, le pistolet de Han, les dés...), et ayant tendance à recycler des éléments de la franchise (une énième poursuite dans les astéroïdes !).
Néanmoins, tout n'est pas à jeter, loin de là. On saluera les visuels plutôt réussis et fidèles à la franchise, avec quelques scènes assez jolies. Les personnages secondaires apportent également une plus-value : Donald Glover est amusant en jeune Lando Calrissian toujours aussi charmeur et fripouille, Woody Harrelson très convaincant en bandit trouble et paternaliste, Phoebe Waller-Bridge en droïde politisé, etc. Par ailleurs, l'intrigue et les scènes d'actions sont correctement ficelées. Ces points positifs n'ont cependant pas empêché "Solo" d'être un échec commercial relatif, qui engendrera sans doute une pause dans la production effrénée de films "Star Wars" par Disney...