En attendant à la plage

Comme dans « Violent cop » et avant « L’été de Kikujiro », il y a les motifs de Kitano : la plage comme décor, violence sèche et crue, plans fixes et longs travellings, scènes où il ne se passe strictement rien. Pendant une bonne partie du film, on voit des yakuzas tenter de tromper l’ennui : jouer à des jeux, avec des armes ou pas. Mais bien sur la violence est ponctuellement, soudainement présente : que ce soit un viol, des meurtres… une violence qui laisse indifférent tous les protagonistes, rodés à la violence. Ainsi lorsqu’un de leurs amis se fait tuer devant eux : ils n’ont aucune réaction, pour eux c’est banal. C’est ce que rappelle Kitano : pour les yakuzas, la violence est quotidienne, alors que pour les gens ordinaires comme nous : c’est choquant, mais c’est déjà, en 1993, un message pour les spectateurs qui bientôt avec les jeux vidéos et Internet, seront eux aussi rodés à la violence. Tout comme moi, une scène de viol ou un meurtre, aussi choquant soit-il ne me fait plus grand-chose : j’en ai vu et je continue à en voir tellement dans les films et séries.
Étrangement, le perso de Kitano, pour la plupart des scènes, est en arrière-plan, ce n’est pas contrairement à « Violent cop », le perso au cœur du récit bien qu’il ai des scènes bien à lui (surtout la fin). Le film se veut aussi une réflexion sur l’existence, sur celle du yakuza.
Bien sur le film est violent, et aussi drôle (le fameux humour noir et burlesque de Kitano).
Côté musique, pour sa première collaboration avec Kitano – qui jusqu’à « L’été de Kikujiro », lui a laissé le champ libre, Hisaishi offre un thème entêtant, très ancré dans l’époque, un ton très proche des compositions de Carpenter. https://youtu.be/zSLlX4czsZA
Je colle 6, car le film par sa froideur, son ennui (ses scènes vides), m’a laissé presque indifférent.